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Split IBM – Kyndryl : une forme de délivrance commune

Par Cyrille Chausson, publié le 23 décembre 2021

La séparation des activités GTS d’IBM et la création de Kyndryl étant consommée, il est l’heure pour chacune des entités de montrer combien cette scission sert le marché. Et pour les deux entités, cela semble vécu comme une délivrance.

Depuis leur séparation, IBM et Kyndryl ne voient que des bienfaits à vivre désormais chacun de leur côté.  Comme une délivrance en cette fin 2021.

« Depuis le spin-off des activités d’infogérance, nous avons noué de nouvelles collaborations », indique Éric Haddad, VP Strategy et Ecosystem Acceleration chez IBM, précisant que cette séparation a eu comme bienfait de clarifier le positionnement du groupe. Fort de ce constat, IBM souhaite ainsi « créer une part de confiance avec le marché » en créant des pratiques (« practices ») estampillées IBM chez les partenaires et chez les clients. Si pourtant, l’empreinte technologique d’IBM l’a installé chez nombre d’entreprises, Big Blue semblait manquer de visibilité sur certains pôles d’expertise, poursuit-il. Notamment sur ceux où le groupe souhaite davantage placer ses pions aujourd’hui (comme le cloud hybride et l’ouverture avec OpenShift et Red Hat, par exemple).
« Jusqu’alors, ces expertises étaient trop diffuses », raconte le responsable, qui a rejoint IBM en juillet 2021, après avoir mené les activités de Google Cloud en France pendant 10 ans. Autant dire que l’homme maîtrise bien la mécanique des partenariats (Google Cloud s’appuie sur un vaste réseau de partenaires spécialisés pour placer ses solutions cloud). Il compte ainsi doubler l’écosystème d’IBM dès 2022 et tripler les équipes qui en auront la gestion.

Cette phase contribue à dessiner le visage du « nouvel IBM », comme le décrit Béatrice Kosowski, à la tête d’IBM France depuis octobre 2020. Un Big Blue qui se montre plus vert que jamais et qui entend se recentrer autour de 2 piliers : le conseil, avec sa tête Alex Bauer (arrivé au poste de directeur général d’IBM Consulting France en juillet 2021) et la technologie, avec Marie-Noëlle Muller, vice-présidente de Technology Group depuis aussi juillet 2021. L’état-major d’IBM France affiche des ambitions sur un marché où la maturité reste hétérogène. À l’image du cloud où 74% des applications critiques n’y ont toujours pas migré, constate Béatrice Kosowski.

« Une marche de manœuvre plus forte » pour Kyndryl

L’écosystème, c’est aussi le mot d’ordre chez Kyndryl, qui pourrait bien d’ailleurs partager ce même écosystème avec IBM. Les deux groupes demeurent clients de l’un et de l’autre. Ce nouveau groupe, né en septembre dernier, et coté au NYSE depuis novembre (90 000 salariés, 4000 clients dans le monde, 400 en France), ne voit aussi que des avantages à ne plus apparaître dans le giron d’IBM. Philippe Roncati, qui dirige les activités de Kyndryl en France, souhaite d’ailleurs imposer une différence par « un nouveau modèle opérationnel et un changement de culture ». Lui aussi considère d’un bon œil cette nouvelle indépendance : « Quand vous êtes chez IBM, on doit pousser en priorité les technologies IBM. Aujourd’hui, la marche de manœuvre est beaucoup plus forte », décrit-il. Là encore, la priorité est à la construction d’un écosystème : depuis sa création, Kyndryl multiplie les partenariats et les certifications, s’associant étroitement à Google Cloud, SAP, VMware et Microsoft avec qui il collabore au sein d’un laboratoire commun. « L’écosystème doit être le levier sur lequel s’appuyer pour servir nos clients », lance Philippe Roncati.

Quelque 1300 personnes travaillent pour les clients français, à la fois au niveau local et via des équipes dédiées réparties à l’international. Mais finalement, ce sont les mêmes équipes que GTS (Global Technology Services, division d’infogérance de l’ex-IBM), conçoit-il. En revanche, le modèle de gouvernance avec les clients change, lui, évoquant un modèle simplifié et plus réactif.

 

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