King Jouet

Data / IA

King Jouet plateformise ses flux de données

Par François Jeanne, publié le 23 juin 2023

Pour faciliter l’alimentation d’un nouvel ERP avec les données de ses différentes applications métiers, et pour assurer les échanges entre ces dernières, le spécialiste du jouet a déployé la plateforme Magic xpi au coeur de son SI. Un choix qui lui permet de mieux maîtriser la circulation des data, et leur qualité.

Dans le cadre d’un vaste projet de transformation du groupe Prenatal Retail, l’ensemble de ses filiales, dont le distributeur King Jouet, se sont vues équipées, à partir de 2020, de l’ERP Microsoft Dynamics. S’est rapidement posée la question des flux de données qui allaient l’alimenter.
King Jouet avait ainsi plusieurs applications métiers devant être connectées à l’ERP. Parmi elles, la gestion des caisses et des magasins, l’administration des entrepôts (WMS), celle de la trésorerie, le site de e-commerce, le portail de commandes B to B dédié aux affiliés, et diverses autres comme la gestion des notes de frais ou encore les outils décisionnels…

« Au lancement du projet d’intégration, notre DSI comptait à peine une dizaine de collaborateurs », explique Vincent Peigneux, responsable data management et développements.
Et ils avaient déjà fort à faire avec le support à fournir aux quelque 388 magasins de l’enseigne (345 en France, 22 en Belgique, 17 en Suisse et 4 au Luxembourg), ainsi qu’au site marchand. Surtout que pour soutenir son ambition de devenir le premier acteur cross-canal du jouet, la marque innove régulièrement, par exemple, récemment, en lançant de nouveaux formats de magasins King Okaz qui proposent des jouets de seconde main.

Le spécialiste du jouet est parvenu à industrialiser ses flux de données depuis plusieurs de ses logiciels métiers vers l’ERP groupe, avec une amélioration de leur qualité au passage.

L’étendue du projet pousse la DSI à se tourner vers l’éditeur Magic Software et sa plateforme d’intégration Magic xpi. « L’un des principaux enjeux de notre projet reposait sur notre capacité à urbaniser et à faire communiquer l’ensemble de nos flux de données, entrants comme sortants », justifie le DSI Jean-Marc Barthe. La solution choisie y répond avec d’une part des capacités d’orchestration des processus de transferts des données de l’entreprise, sur la base de connecteurs maintenus à jour tout au long du cycle de vie des applications, et d’autre part des capacités d’exécution des flux.

Arrivé comme développeur fin 2020, Vincent Peigneux se souvient d’une collaboration rapidement efficace avec l’éditeur : « Le besoin du métier était clair : resserrer l’“omnicanalité”, être en situation d’offrir des réponses rapides et pertinentes aux clients, notamment en ce qui concerne l’état et la localisation des stocks disponibles, anticiper les pénuries sur certains produits aussi. Le choix de la plateforme permet effectivement d’industrialiser tous les flux de données visés, aussi bien avec la holding, pour satisfaire ses besoins de reporting et de pilotage global du groupe, qu’entre les différents métiers et leurs applications au sein de King Jouet. »

À partir des spécifications fonctionnelles, produites notamment lors de la production des règles de gestion pour la partie intégration de l’ERP, les interfaces sont développées par deux consultants de l’éditeur. « L’implémentation traite aussi bien du format des données que du workflow et de son orchestration, explique Vincent Peigneux. Certains flux sont gérés point à point via des connecteurs fournis par la plateforme avec les principaux progiciels du marché. D’autres passent par des formats pivots, ce qui permet, via des services web, d’exposer les données sur des sites ou vers des applications qui enrichissent notre écosystème de partenaires. »

Vincent Peigneux,
responsable data management et développements, King Jouet

« Nous avons déjà déployé plus de 50 interfaces et poursuivons l’urbanisation de l’ensemble de nos flux de données. »

Il précise l’ambition du projet : « Nous avons déjà déployé plus de 50 interfaces et poursuivons l’urbanisation de l’ensemble de nos flux de données avec pour principal objectif de simplifier la maintenance ainsi que les évolutions de notre système d’information. »

Le projet est aujourd’hui en phase de test avec les métiers après une période de recette technique au niveau des équipes de la DSI. Des magasins tests ont été équipés, en Suisse d’abord, et sur les applications de gestion commerciale et comptable, ainsi que les fonctions financières et de services généraux du groupe. Le déploiement pour les 371 autres magasins est prévu pour la fin de ce printemps.

Au-delà de cette industrialisation réussie, somme toute pas si évidente pour une si petite DSI, un autre bénéfice émerge aujourd’hui. « Il n’y a pas que la norme de développement sous-jacente à Magic xpi qui nous satisfait, explique Vincent Peigneux. Il y a aussi une dimension de monitoring des interfaces, qui ouvre la voie à une supervision de la qualité des données acheminées. »
Auparavant en effet, des données incomplètes ou erronées pouvaient être transmises jusqu’à l’ERP, lequel renvoyait des messages d’erreur aux équipes chargées d’alimenter les flux, que ce soit sur le plan technique ou fonctionnel. «Typiquement, il pouvait s’agir d’une codification produit ou d’un prix manquant.»
Désormais, une fonction de la plateforme permet d’organiser la détection de ces erreurs et donc de réinterroger l’application émettrice pour déclencher une correction.
« Outre le gain de temps sur des allers et retours ainsi évités avec l’ERP, l’intérêt de ce monitoring est qu’il permet d’impliquer les utilisateurs dans l’amélioration de la qualité des données, grâce à une visualisation des taux d’erreurs et des progrès réalisés. »

Au final, le responsable de King Jouet en espère un déplacement progressif de l’épicentre de la qualité des données, au plus près de leur émission par les métiers, et donc avec un regard différent de celui de la seule DSI focalisée sur des aspects purement techniques.


EAI, ESB, API… le mouvement perpétuel

Avec sa solution, Magic Software se met en position d’offrir le bénéfice des ESB (Enterprise Service Bus) et des solutions d’EAI (Enterprise Application Integration) à des petites équipes dans des PME qui n’ont pas les moyens de réaliser elles-mêmes le paramétrage d’outils puissants, mais complexes à mettre en oeuvre.
D’autres éditeurs comme Talent, Mulesoft, Webmethods, Blueway et, pour les plus gros, IBM, Informatica ou Axway, opèrent sur ce segment. Celui-ci n’est pas tout jeune puisque les premières solutions d’EAI ont plus d’une vingtaine d’années et que, lors du passage à l’euro en 2002, des usines de transformation inter-applicatives avaient vu le jour pour assurer le changement de la monnaie au sein des applicatifs bancaires notamment.
Vingt ans d’industrialisation de la production et de la gestion des interfaces qui ont donc vu s’empiler les différentes versions d’outils censés résoudre le problème, jusqu’aux récents systèmes d’API management. Il faut donc aujourd’hui les faire communiquer entre eux, ce que promettent désormais les IPaaS (Integration Platform as a Service), en mode abonnement bien sûr.


LE PROJET EN CHIFFRES

50 interfaces développées en deux ans

388 magasins interfacés à terme

2 consultants sur le projet


L’ENTREPRISE KING JOUET

Activité : Distribution de jouets
Effectif : 600 collaborateurs (hors franchisés)
CA : 229 M€ (2021)



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