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Le projet MesInfos rend à l’internaute le contrôle de ses données

Par La rédaction, publié le 19 juin 2013

La Fing lancera en septembre la phase d’expérimentation du projet MesInfos associant 300 particuliers et des entreprises comme Axa ou Orange. Objectif : restituer aux utilisateurs leurs données personnelles pour inventer de nouveaux usages.

Connaître le bilan carbone de mes déplacements quotidiens, avoir une vision globale et précise de ce que je consomme pour changer mes habitudes si nécessaire… C’est à ce type de questions qu’espère répondre le projet MesInfos lancé publiquement par la Fing (Fondation Internet nouvelle génération) en mai dernier. Les entreprises participant à l’opération partageront les données personnelles avec les individus auxquels elles appartiennent.

Par exemple les données de communication avec Orange ou de consommation avec Société générale. Parmi les autres partenaires, on compte déjà La Poste, Axa, la DGCIS (Direction générale de la compétitivité de l’industrie et des services). A terme, nous pourrions tous avoir accès à l’ensemble des informations nous concernant stockées sur une plate-forme unique approvisionnée par les entreprises dont nous sommes clients (voir schéma de fonctionnement ci-dessous). « L’objectif est de redonner aux individus l’usage de leurs données personnelles », résume Daniel Kaplan, délégué général de la Fing.

Donner de la valeur aux données personnelles

Mais avoir accès à ses propres données ne suffit pas à leur donner de la valeur. Pour cela, des applications seront développées par des start up, des développeurs indépendants ou des designers. Bref, quiconque qui souhaitera apporter sa pierre à l’édifice.

Les données seront, de plus, partagées entre les applications. Une plate-forme a été conçue par la start up, Cozycloud pour accueillir ces applications (voir capture d’écran ci-contre). L’objectif est de développer un cloud personnel que chacun peut installer sur son propre serveur ou chez un prestataire comme OVH ou Amazon. Une démonstration en ligne est déjà disponible.

Au final, la Fing espère atteindre une quarantaine d’applications scénarisées à défaut d’être codées et une quinzaine réalisées et utilisables. Un concours sera ouvert avec une dotation financière. « Cela pourrait aboutir à des services de coaching pour optimiser ses déplacements ou ses contrats d’assurances », imagine Marine Albarède, chargée de mission à la Fing.

Six mois d’expérimentation concrète

Pour tester la faisabilité du projet, une expérimentation sera lancée en septembre prochain et durera jusqu’en février 2014. Les participants auront accès aux données les concernant fournies par les entreprises dont elles sont clientes. Elles auront, de plus, la possibilité de rentrer de nouvelles données via des applications ou manuellement et auront accès aux applications développées par des tiers via Cozycloud.

Enfin, un institut d’études participe au projet pour recueillir les impressions du panel de personnes impliquées dans l’expérimentation. Une communauté en ligne regroupera les 300 participants pour les inciter à échanger entre eux et avec l’institut d’études. Objectif : comprendre comment ils vivent l’expérience Mesinfos voire recueillir des idées pour faire avancer le projet.

Si le projet MesInfos est déjà bien avancé, certaines interrogations demeurent. Que ce soit pour les individus : il faudra s’assurer que les bonnes données arrivent à la bonne personne. Mais aussi pour les entreprises partenaires : la Société Générale réfléchit encore à la manière de restituer ces données en restant dans le cadre règlementaire en vigueur.

Les expériences anglosaxonnes

Le Royaume Uni et les Etats-Unis sont déjà lancés dans des initiatives comparables. Les premiers avec l’initiative Midata. Une vingtaine d’entreprises partagent avec leurs clients les données les concernant. Notamment BarclaysCard, MasterCard et Google. Aux Etats-Unis, l’initiative Green Button donne, quant à elle, accès aux données de consommation d’électricité aux clients.

« Mais le projet de la Fing est bien plus puissant et ambitieux », avance Daniel Kaplan, fondateur de la Fédération internet nouvelle génération. Les individus deviendront détenteur d’une sorte de système d’information pour stocker, collecter et utiliser des données, en relations avec des organisations.

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