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L’exosquelette Hercule, star du salon Milipol 2011

Par La rédaction, publié le 25 octobre 2011

Bras de fer par exosquelettes interposés entre l’Hercule français et le Sarcos américain. Qui équipera le premier les soldats ?

Ce fut la vedette surprise du salon Milipol Paris, dédié à la sécurité intérieure des Etats. Entre les nouveaux radars automatiques, les vendeurs de gilets pare-balles ou encore les véhicules blindés, le modeste stand de la DGA a réussi à focaliser l’attention du public et des médias. Une start up y dévoilait pour la toute première fois Hercule, le prototype d’exosquelette qui pourrait équiper l’armée française dans les prochaines années. Un équipement pour les soldats, mais pas seulement, puisque de nombreuses applications civiles, notamment pour équiper les pompiers, les ouvriers du BTP et les handicapés, sont possibles. Le projet Hercule implique trois partenaires : le Laboratoire d’intégration des systèmes et des technologies (List) du CEA, l’Esme Sudria, une école d’ingénieurs parisienne, et Rb3d, une start up spécialisée en mécatronique, basée à Auxerre.

Deux technologies qui s’affrontent

A la différence d’un robot, l’exosquelette n’a pour objectif que d’accroître les capacités physiques du porteur. Hercule, dans sa version actuelle, peut marcher sur une vingtaine de kilomètres en portant un sac à dos de 40 kilos. L’Hercule pèse 32 kilos avec ses batteries, 26 sans les batteries. « Chez les Américains, au bout de sept versions, le robot pèse 24 kilos sans les batteries, constate Serge Grygorowicz, PDG de Rb3d. On a fait les choix technologiques qui nous permettrons d’être encore plus légers. »

Le grand rival d’Hercule, c’est le Sarcos de l’Américain Raytheon. L’un comme l’autre visent une commercialisation de leur exosquelette en 2015. Parti plus tôt, Raytheon est en avance sur le Français, car son Sarcos XOS 2, dernière version en date, dispose déjà de bras mécanisés, un élément sur lequel travaille Rb3d, et porte plus de 80 kilos de charge. En revanche, avantage au Français sur le plan de la consommation d’énergie : Hercule annonce une autonomie record de cinq heures, alors le XOS 2 fait encore ses démonstrations relié à un câble d’alimentation.

Un système de récupération d’énergie intégré

Serge Grygorowicz explique son avantage : « La technologie est de type tout électrique, alors que les Américains fonctionnent avec l’énergie hydraulique. On a un meilleur rendement énergétique. » De plus, l’exosquelette français intègre déjà un système de récupération d’énergie : « Le gros atout c’est que l’équipement est relativement simple, et la durée de vie des batteries de cinq heures, parce que la chaîne énergétique a été optimisée. Quand on est en mode descente, ou en récupération de mouvement, on réinjecte l’énergie sur les batteries pour les charger. »

Objectif 2015

Si ce second prototype de l’Hercule semble déjà fonctionner correctement, les partenaires ont encore beaucoup de chemin à parcourir avant de songer à commercialiser leur réalisation. L’exosquelette doit être doté de ses bras. Il doit aussi monter en puissance et porter une charge de 100 kilos d’ici à la fin de l’année, et enfin songer à son industrialisation. « Il pourra être commercialisé à partir de 2015 avec des bras. On pourra donc le retrouver dans des applications civiles, à un prix tournant autour de 20 000 euros pour les premiers exemplaires », conclut Serge Grygorowicz.

Rb3d – Hercule

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