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Sécuriser le développement de ses projets digitaux

Par La rédaction, publié le 28 juin 2018

La méthode agile a révolutionné le développement informatique. Ses processus très réactifs et ses pratiques collaboratives permettent de finaliser un projet digital en quelques mois, voire en quelques semaines. Devenue un levier incontournable de performance, elle n’est toutefois pas sans risque pour les entreprises traditionnelles qui ne disposent pas toujours d’un environnement adapté. En effet, sans une architecture technologique nouvelle génération et une automatisation poussée des tâches dans le cycle de vie des logiciels, le modèle agile peut générer des échecs, des retards dans l’exécution ou encore des failles dans le système de sécurité informatique. Les conditions nécessaires pour sécuriser la mise en œuvre agile d’un projet sont souvent largement sous-estimées. Nous avons identifié cinq pratiques digitales à déployer simultanément dans l’entreprise.

Pour les plus néophytes, il convient d’adopter une démarche hybride à même d’accompagner et d’encadrer la transformation de l’organisation. Tout en introduisant des éléments clés de l’approche agile comme les processus d’itération ou d’incrémentation, l’entreprise maintient, pour un temps, une gestion de projet plus traditionnelle. Reporting, planification détaillée et contrôle éviteront ainsi les dérapages techniques ou budgétaires. Cette approche peut également répondre à des exigences de délais très serrés ou aux enjeux d’une intégration des données complexe ou innovante susceptibles de déstabiliser des organisations y compris les plus avancées dans leur digitalisation.

Deuxième levier pour sécuriser son projet en mode agile, la mise en place et le pilotage de petites équipes multidisciplinaires. Au cœur de l’optimisation des méthodes de travail, cette coopération étroite entre les responsables opérationnels et les développeurs exige un nouveau management. La cohésion entre les équipes doit être solide. Dans l’idéal, elles travaillent au même endroit et échangent constamment dans une logique d’amélioration continue du produit. Le chef de projet, le plus souvent issu des directions opérationnelles, porte la vision du projet, supervise les différentes étapes et fixe les priorités tout en favorisant les initiatives.

Le responsable du développement informatique s’assure, pour sa part, que son équipe communique régulièrement sur les problèmes rencontrés ou les opportunités à saisir. Il est également essentiel de choisir avec pertinence les différentes expertises représentées dans ces équipes projet afin d’y combiner connaissance fine du marché et maîtrise des technologies concernées. Troisième levier qui permet à la fois de limiter les risques et de maîtriser le développement digital, la définition du « produit minimum viable ». Entre prototype et produit fini, cette version servira de base au processus d’itération et d’amélioration continue. Son « calibrage » est stratégique. Il doit être décidé en concertation étroite entre les développeurs et les opérationnels.

Mettre en place une gouvernance adaptée au profil de son entreprise, une organisation du travail agile et les ressources humaines pertinentes ne suffit pas à éliminer les risques. Les deux derniers leviers concernent l’adoption des technologies digitales les plus innovantes. L’automatisation des tâches tout au long du cycle de vie des logiciels permet d’accélérer les phases de tests et d’intégration des nouvelles fonctionnalités et de réduire les brèches dans la sécurité informatique en raccourcissant les lignes de code. Enfin, dernière clé, le développement d’une plateforme digitale nouvelle génération. Capable de capter un volume massif de données de toutes origines, de les analyser à moindre coût et de travailler sur de nouveaux produits à partir d’une seule et unique infrastructure, ces plateformes digitales limitent les risques tout en accélérant les processus. De façon plus stratégique encore, elles permettent d’étendre son écosystème, véritable pierre angulaire de la performance digitale. Déployées simultanément, ces pratiques créent de la valeur tout en sécurisant les activités de l’entreprise. 

Antoine Gourévitch,
directeur associé senior BCG

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