Data / IA
Stabler.tech mise sur le scraping de données pour alimenter les algorithmes
Par Alain Clapaud, publié le 23 décembre 2024
Très utilisé en retail pour surveiller les prix des concurrents, le scraping de données trouve de nouveaux usages. Les data collectées par ces robots peuvent être exploitées tant pour réaliser de l’intégration de données entre systèmes que pour alimenter les IA.
Stabler Technologies (alias Stabler.tech) est né de la rencontre entre Romain Hévin, ex-Fortinet et Orange Business Services, Anis Gandoura, ancien senior lead developer chez Veepee, et Paul Mouginot, artiste et conseiller scientifique auprès de la fédération de la Haute Couture et de la Mode. La technologie développée par la start-up vise à réaliser de l’extraction sur des millions de sources pour, par exemple, mener l’entraînement d’un LLM. « Stabler est un extracteur industriel de données industrielles, résume Romain Hévin. Notre mission est de fournir la brique technologique qui va permettre aux entreprises de créer leur propre ChatGPT. » C’est ainsi que Imki.tech a utilisé Stabler pour entraîner une IA générative sur les photos de milliers de sites de mode. Elle aide aujourd’hui les designers de The Kooples dans la création de leurs collections.
Si Stabler.tech surfe sur la vague de l’IA générative pour promouvoir sa technologie, celle-ci peut être mise en œuvre dans beaucoup d’autres processus. Les sites de paris en ligne s’en servent pour collecter des données afin d’élaborer les cotes, les retailers extraient de la data trois fois par jour pour obtenir les prix pratiqués par leurs concurrents, ou mesurer l’inflation sur les produits de grande consommation. Romain Hévin évoque d’autres cas d’usage davantage typés IT : « À côté du scraping sur le Web, beaucoup d’entreprises nous demandent de le faire sur leurs propres infrastructures, car elles ne peuvent pas le faire simplement d’une autre manière. » Le fondateur cite le cas d’un distributeur d’articles de sport qui extrait des données de son système SAP et même depuis des applications en informatique industrielle où il est difficile, voire impossible, d’ajouter des applications sur les systèmes embarqués en place : « Un acteur du secteur de l’eau mesure le niveau des nappes phréatiques grâce à une extraction de données et de l’IA pour en extrapoler là où il n’y en a pas de disponibles. »
Stabler Technologies mise sur l’intelligence artificielle pour se démarquer des éditeurs présents sur ce marché et qui font du scraping une « commodité ». Romain Hévin songe notamment au « text to scrap ». « Une telle fonction permettra à l’utilisateur de demander en langage naturel au système de récupérer sur le Web l’ensemble des données correspondant aux chaussettes de taille 36/38 de couleur bleue et de telle marque. Lorsque les fonctions “speech to text” seront suffisamment performantes, nous pourrons même la proposer en mode vocal. »
Disponible en mode cloud, le service délivré par Stabler Technologies est facturé à l’usage du robot, disponible en self- service avec des forfaits Solo qui démarrent à partir de 125 € par mois et tiennent compte du nombre de pages scrapées. Les entreprises peuvent opter pour des services plus personnalisés, avec du conseil par exemple. Certains grands comptes ont ainsi pu déployer la solution en mode on-premise pour répondre à leurs exigences internes. Quant aux volumétries, la solution étant portée par le cloud, ses capacités de montée en charge sont sans limite : « Certaines entreprises scrapent des millions de pages par jour », précise même le cofondateur.
LE PITCH
Romain Hévin
Sales & cofondateur de Stabler Technologies
Notre mission est de fournir cette brique afin de permettre aux entreprises de créer leur propre ChatGPT. »
L’ENTREPRISE
CRÉATION : 2022
SIÈGE : Paris
EFFECTIF : 3 collaborateurs
FINANCEMENT : Apport initial des fondateurs, autofinancement
RÉFÉRENCES : Semantiweb, LifeTrends, Circle, Imki.tech, Cencosud
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