Entretien avec Antoine Duboscq, président de Wimi. Il est notre invité de la semaine.

Gouvernance

Antoine Duboscq (WIMI) : « La souveraineté numérique : un nouveau mantra dont chacun doit se saisir »

Par Laurent Delattre, publié le 13 juin 2025

À l’heure où les tensions géopolitiques redessinent le paysage numérique mondial, l’autonomie technologique devient un impératif stratégique pour les entreprises et les États. Aujourd’hui, les DSI ne peuvent plus seulement acheter de la technologie : elles doivent arbitrer entre dépendance et liberté numérique. L’autonomie ne relève plus d’un choix mais d’un devoir de prévoyance. Pour en discuter, Antoine Duboscq, président de Wimi, est notre invité de la semaine.

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Dans un monde où les lignes de front ne se tracent plus seulement sur les cartes mais dans les centres de données, l’autonomie numérique devient le nerf de la guerre. Antoine Duboscq, cofondateur et président de Wimi, résume la gravité de l’enjeu : « Aujourd’hui, le numérique, ce n’est pas seulement des flux financiers : c’est la maîtrise du destin ». Il est notre invité de la semaine à l’heure où les DSI voient chaque décision d’achat ou de migration s’inscrire dans une équation géopolitique.

La souveraineté n’est plus un mot d’expert. C’est, selon lui, « un nouveau mantra dont chacun doit se saisir ». À mesure que les tensions internationales se durcissent et que les régulations extraterritoriales s’aiguisent, la question n’est plus de savoir si l’on doit diversifier ses fournisseurs, mais quand et comment. Antoine Duboscq brandit ainsi un chiffre qui fait réfléchir : « Les prix des plateformes américaines ont augmenté d’environ 20 % par an », un coup de semonce pour les budgets IT déjà sous pression.

Face à ces dérives, Wimi a choisi la voie de la résilience : infrastructure 100 % maîtrisée, homologation pour la défense avec l’offre “Wimi Restricted”, et même une approche « de secours ».
Originale, cette dernière est une offre de résilience qui consiste à utiliser Wimi en secours d’une autre solution collaborative : « c’est un peu la voiture de secours du président ». Typiquement, cette offre permet de basculer sur Wimi en cas de panne ou en cas de blocage des accès de l’offre historiquement utilisée dans l’entreprise. Car, rappelle notre invité, « une entreprise qui perd l’accès à ses documents, c’est comme un KO : elle est totalement paralysée ». Or on a vu récemment avec la fermeture des emails de la CPI par décision gouvernementale américaine, que les hyperscalers américains peuvent couper l’accès à leurs services du jour au lendemain, un scénario qui était autrefois jugé peu crédible.

Au fil de la conversation surgissent d’autres sujets stratégiques : comment une IA générative peut-elle rester pertinente quand elle n’est « pas encore un facteur discriminant dans les décisions d’achat » ? Quel rôle pour une offre de RAG souveraine « à l’abri des autres puissances » ? De quelles concessions l’expérience utilisateur a-t-elle besoin pour cohabiter avec le chiffrement de bout en bout ? Autant de pistes qu’Antoine Duboscq explore avec Guy Hervier et que nous vous invitons à retrouver dans notre émission.


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