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Amazon : « Le cloud local de la France est une erreur. »

Par La rédaction, publié le 29 novembre 2012

[re:Invent 2012] Le directeur commercial des services web d’Amazon estime que son offre de cloud est désormais suffisamment sécurisée et réglementée pour conquérir l’Europe.

Initialement simple magasin en ligne, l’Américain Amazon a été le premier à convertir ses propres ressources informatiques en une solution d’hébergement d’offres cloud. Depuis 2006, le cloud d’Amazon s’est enrichi de fonctions. En plus du stockage et de l’exécution en ligne de machines virtuelles, on y trouve les principales fonctions applicatives (BI, base de données, authentification des utilisateurs, publication de contenu, messagerie…) prêtes à l’emploi. Ses utilisateurs comprennent la Nasa, le Nasdaq, la SNCF… SAP, Red Hat ou encore Adobe basent leurs service en ligne sur le cloud d’Amazon. Parmi les sociétés de services, Cap Gemini s’occupe de convertir l’informatique historique des entreprises en ressources hébergées par Amazon. Terry Wise, le directeur commercial des Web Services chez Amazon (AWS), explique pourquoi l’Europe est à la traîne parmi ses clients. Interview.

 

01 : Votre armada de centres d’hébergement pour le cloud comprend quatre unités en Amérique du Nord et trois autres sur les côtes Ouest du Pacifique. Pourquoi n’y a-t-il qu’un seul centre, en Irlande, pour couvrir l’Europe, la Russie et toute l’Afrique ?

Terry Wise : Le nombre de datacenters par région est fonction de la demande des entreprises pour passer au cloud. En ce qui concerne  l’Europe, nous n’en sommes qu’au début. Mais nous sommes très satisfaits de la demande croissante. Nous avons des dizaines de milliers de clients en Europe, et plusieurs centaines de milliers à travers le monde.

 

01 : Ne pensez-vous pas que si la demande pour votre cloud est plus faible en Europe, c’est à cause du Patriot Act ?

TW : La sécurité et la confidentialité des données sont les deux axes sur lesquels nous investissons le plus. Et nous reconnaissons que nous n’avons peut-être pas assez communiqué là-dessus auprès des entreprises européennes. Depuis deux ans, nous avons changé beaucoup de choses. D’une part, nous sommes désormais conformes au Safe Harbor, le dispositif qui oblige une entreprise américaine à respecter la législation de l’espace économique européen. Notamment en ce qui concerne la confidentialité des données personnelles. D’autre part, nous avons ajouté une option de chiffrement, et seul notre client dispose de la clé pour décoder les données qu’il stocke dans notre cloud. Nous fournirons toujours au gouvernement américain les données qu’il nous demande, mais il ne pourra rien en faire si elles sont chiffrées.

 

01 : Comment voyez-vous l’arrivée des clouds Numergy et Cloudwatt en France ?

TW : Nous en pensons deux choses. D’abord, c’est une erreur de croire qu’un nuage peut être local. L’intérêt du cloud est d’être global. Hier, une entreprise japonaise a adopté notre cloud et, aujourd’hui, son marché est déjà devenu mondial. Ensuite, nous ne sommes pas surpris de voir émerger des concurrents, car la demande pour des offres de cloud public est énorme. Cela dit, nos concurrents mettront beaucoup de temps à rattraper l’avance que nous avons. Nous n’en sommes plus à offrir simplement du stockage en ligne. Notre avantage se trouve dans les services que nous offrons en plus et, ce, pour un prix dérisoire. Et nous le constatons depuis deux ans. Jusqu’en 2010, nos clients n’hébergeaient dans notre cloud que des applications périphériques. Désormais, ils hébergent la majorité de leurs applications. J’ai en tête l’exemple de Samsung.

 

01 : Quel est le profil du client pour le cloud d’Amazon ?

TW : Nous avons tout type d’entreprises, des grandes, des start up, des organismes publics. Mais il est intéressant de voir qui sont nos interlocuteurs. Chez tous nos nouveaux clients, ce n’est plus l’informatique, ce sont les directions métier. Chez nos clients historiques, nos interlocuteurs sont les DSI « modernes ». Par modernes, j’entends les DSI ouverts aux technologies comme les réseaux sociaux, la mobilité ou le BYOD (Bring Your Own Device). Un DSI qui vous dit que travailler avec un portable Mac pose un problème n’est pas un client Amazon. Nous n’avons que des clients qui ont compris que ce sont les utilisateurs qui conduisent l’évolution technologique.

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