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DSPM et DLP, duo indissociable et incontournable de la protection des données
Par La rédaction, publié le 18 août 2025
Protéger les ressources les plus précieuses de l’entreprise, c’est-à-dire ses données, face à une pluralité de menaces en constante évolution, et ce sans perdre de vue ses capacités d’innovation ni la conformité des systèmes, telle est la mission du RSSI. Aussi, Gartner prévoit que d’ici 2026, plus de 20% des organisations déploieront une technologie de gestion de la posture de sécurité des données (DSPM) en raison de l’urgence d’identifier et de localiser les référentiels de données inconnus, ce qui souligne le besoin croissant de visibilité proactive. Cependant, trop de stratégies reposent sur des outils isolés et des mesures prises en réaction aux attaques, ce qui expose les entreprises à des risques critiques.
De Stanley Nabet, Country Manager France chez Netskope
Si certaines organisations ont jusqu’à présent traité la DSPM (Data Security Posture Management) et la prévention des pertes de données (DLP) comme deux entités distinctes, il est temps de revoir cette approche pour ces deux solutions devenues à la fois complémentaires et indispensables à toute stratégie moderne de protection soucieuse de s’adapter à la réalité des risques actuels. Ensemble, elles peuvent former l’armature d’une stratégie globale qui, en plus de sécuriser les ressources, positionne également l’entreprise en tant que leader dans une économie axée sur l’exploitation des données.
La DSPM et la DLP, un duo devenu indissociable
En plus d’être complémentaires, la DSPM et la DLP sont interdépendantes. Se doter de l’une sans l’autre revient à verrouiller une porte d’entrée tout en laissant les fenêtres grandes ouvertes. La DSPM tient le rôle d’inspectrice en matière de sécurité des données. Elle localise précisément où se trouvent les données sensibles, évalue les risques auxquels elles sont exposées et veille à ce qu’elles soient stockées en toute sécurité. C’est une solution qui opère au cœur des environnements cloud, hybride et sur site, identifie leurs vulnérabilités et aligne les configurations de sécurité sur les normes en vigueur. La DSPM analyse les données au repos et permet de savoir où se trouvent les informations sensibles puis assure qu’elles sont bien sécurisées en cas de tentative d’intrusion ou d’audit.
La DLP joue quant à elle le rôle d’agent d’intervention. Elle se focalise sur les données en mouvement, protégeant les informations sensibles lorsqu’elles transitent entre les systèmes et sont consultées par les utilisateurs. La DLP surveille les comportements à risque, qu’il s’agisse d’un employé tentant de télécharger des fichiers confidentiels vers une application non autorisée ou d’un prestataire communiquant accidentellement des données sensibles hors de l’entreprise, afin de prendre immédiatement des mesures pour prévenir ou stopper les fuites. Ensemble, la DSPM et la DLP sécurisent l’intégralité du cycle de vie des données : où ces données se trouvent, comment elles sont consultées et où elles sont transférées.
Une réponse plus efficace en cas d’incident
Sans savoir quelles sont les données sensibles, où elles se trouvent, comment elles sont stockées, ni où se situent les vulnérabilités, la DLP fonctionne à l’aveuglette. La DSPM va permettre de poser les bases du système de protection en identifiant et localisant les zones critiques à protéger, et de ce fait, garantir des interventions de sécurisation ciblées et efficaces. Alors que la DSPM identifie les données et fait l’inventaire des risques présents, la DLP assure une protection en temps réel. Elle applique les politiques et intercepte les menaces dès qu’elles surviennent, qu’elles soient intentionnelles ou accidentelles, puis exploite les informations fournies par la DSPM et agit en conséquence, créant ainsi une ligne de défense immédiate.
Avec la visibilité détaillée permise par la DSPM sur les données sensibles de l’entreprise au repos, la DLP peut considérablement améliorer ses capacités de réponse aux incidents. En créant un profil complet des ressources stratégiques et des risques associés, il est possible d’informer le moteur de détection afin qu’il identifie des profils de données, des anomalies ou des indicateurs de compromission (IOC) spécifiques. Cela permet d’assurer une corrélation directe entre les données au repos et les données correspondantes en mouvement, grâce à une empreinte numérique réduisant les faux positifs et garantissant une réaction rapide et efficace en cas d’attaque.
Intégration des solutions DSPM et DLP, une association imbattable
Les fonctionnalités de détection de la DSPM et des capacités d’intervention de la DLP sont interdépendantes. Il semble donc logique d’associer ces solutions de façon parfaitement intégrée pour obtenir une plateforme de protection des données performante conférant une visibilité complète, une protection en temps réel et une gestion en continu de la conformité et de la posture de sécurité.
D’une part, la DSPM agit comme une caméra qui donne une visibilité totale sur les données sensibles. Elle classe les informations selon des formats structurés et non structurés, dressant ainsi un inventaire complet des risques identifiés. Cette visibilité rend la DLP plus efficace, car elle lui permet de concentrer son action sur les données à forte valeur ajoutée plutôt que de gaspiller des ressources sur des éléments sans importance. D’autre part, la DLP exploite les informations fournies par la DSPM et assure une protection ciblée en temps réel. Grâce à son intégration avec la DSPM, les entreprises peuvent s’assurer que leur solution dispose des informations de contexte nécessaires pour détecter les menaces et y répondre efficacement.
Conformité et posture de sécurité assurées en continu
Les exigences réglementaires telles que le RGPD ne sont pas une simple formalité mais la condition de la confiance accordée par les utilisateurs. La DSPM garantit la conformité en surveillant et en classifiant en permanence les données sensibles, tandis que la DLP veille à ce que les données ne soient pas divulguées ou mal utilisées, réduisant ainsi les risques juridiques et l’impact des incidents susceptibles de nuire à la réputation d’une entreprise.
De plus, la sécurité des données n’est pas statique. Elle est dynamique, évolutive et constamment mise à l’épreuve par des cybercriminels. Le défi des responsables de la sécurité ne consiste pas seulement à prévenir les compromissions, mais aussi à garder une longueur d’avance sur les initiatives malveillantes. Pour cela, ils ont besoin d’outils qui fonctionnent ensemble et non de manière isolée.
La DSPM et la DLP sont la face et le revers d’une même médaille. La DSPM apporte les informations nécessaires pour comprendre où se trouvent les données et où se situent les risques, tandis que la DLP applique des mesures de protection en temps réel. Sans ces deux éléments, les entreprises présenteront des vulnérabilités que les cybercriminels ne manqueront pas d’exploiter. Lorsqu’un RSSI évalue sa stratégie de sécurité des données, il doit se demander si son système de protection couvre l’intégralité du cycle de vie des données. Si ce n’est pas le cas, il est temps qu’il repense à son approche. La DSPM et la DLP ne sont pas seulement plus efficaces ensemble, elles sont indispensables l’une à l’autre.
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