

Data / IA
Anthropic lance une version de Claude AI spécialisée dans l’analyse financière
Par Laurent Delattre, publié le 17 juillet 2025
Avec Claude Financial Analysis Solution, Anthropic inaugure une tendance qui devrait se généraliser, celle d’assistants IA spécifiquement « recalibrés » pour un secteur d’activité précis.
Bien des entreprises sont en train de développer leurs propres assistants IA spécialisés sur leur métier et leur jargon en « fine-tunant » de petits modèles open-source comme Llama 4 ou Mistral AI. La tendance est réelle et sert de booster aux offres d’infrastructures IA « on-prem » de Dell, HPE, Nutanix et consorts.
Mais les grands assistants IA du Cloud n’ont pas dit leur dernier mot et veulent proposer une alternative s’appuyant sur leurs grands modèles aux capacités de réflexion et d’analyse bien supérieures. L’idée, proposer des assistants agentiques équipés d’outils dédiés à un secteur d’activité donné.
Anthropic est ainsi le premier grand acteur de l’IA à concrétiser une idée que l’on voyait déjà germer chez Microsoft (et ses Copilots) et chez Google (avec Gemini). Mais ne nous y trompons pas… L’arrivée de « Claude Financial Analysis Solution » (ou ‘Claude Finance’ en raccourci) préfigure l’arrivée de bien d’autres assistants similaires au-delà de la finance pour le juridique, les RH, l’industrie, le retail, etc.
« Claude Financial Analysis Solution » est une déclinaison de l’assistant d’IA générative « Claude AI », bien connue des entreprises, spécialement conçue pour les métiers de la finance. L’ensemble s’appuie sur les modèles Claude 4 et Claude Code, intègre des limites d’usage étendues et promet l’accès en temps réel à des jeux de données issus de fournisseurs clés tels que Box, Databricks, FactSet, Morningstar, PitchBook, S&P Global ou Snowflake. « Il s’agit d’une version sur mesure de Claude for Enterprise, taillée pour la précision et la rigueur qu’exige l’analyse financière », explique Kate Jensen, directrice des revenus d’Anthropic.
Un socle technologique et réglementaire

« La solution Claude Financial Analysis unifie vos données financières—des flux de marché aux données internes stockées dans des plateformes comme Databricks et Snowflake—dans une interface unique » explique l’éditeur. « Accédez à vos sources de données critiques avec des hyperliens directs vers les documents sources pour une vérification instantanée, le tout sur une seule plateforme avec une capacité étendue pour les charges de travail financières exigeantes ».
L’éditeur revendique des fonctions avancées de recherche, de modélisation et d’automatisation de la conformité : génération de code Python ou Excel, simulations Monte Carlo, vérification instantanée des sources via liens hypertextes, et connexions MCP pré‑configurées vers les principaux entrepôts de données.
Dans un secteur hypersensible à la confidentialité, Anthropic rappelle que « les données clients ne servent pas à l’entraînement des modèles » et met en avant sa certification SOC 2 Type 2.
Écosystème de partenaires et premiers retours terrain
Anthropic compte appuyer le déploiement de cette solution sur un réseau de cabinets de conseil (Deloitte, KPMG, PwC, Slalom, TribeAI, Turing) chargés d’intégrer la plateforme aux SI existants et d’accompagner la modernisation de code ou le décodage réglementaire.
Quelques institutions pionnières témoignent déjà :
– chez Bridgewater, l’outil aurait fluidifié la génération de code et de visualisations ;
– NBIM évoque « 20 % de productivité en plus, soit 213 000 heures économisées », grâce à la requête directe de son data‑warehouse Snowflake ;
– AIG affirme diviser par cinq le temps d’étude des dossiers de souscription tout en faisant progresser la qualité des données de 75 % à plus de 90 %.
Disponibilité et perspectives
La solution, ainsi que l’offre Claude for Enterprise, est distribuée dès aujourd’hui via AWS Marketplace, avec une disponibilité Google Cloud attendue « prochainement ».
Pour Nicholas Lin, responsable produit secteur financier, il ne s’agit que d’un début : « Nous sommes un laboratoire de recherche ; chaque vertical doit faire progresser à la fois la fonctionnalité produit et l’intelligence du modèle. »
De quoi aiguiser l’appétit des DSI pour des cas d’usage allant de la veille marché à l’automatisation de la conformité, en passant par l’optimisation des portefeuilles ou la génération de pitch deals.
Attendez-vous à ce que la concurrence dégaine rapidement ses propres alternatives, probablement dès la rentrée.
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