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Bull a eu 80 ans en 2011

Par La rédaction, publié le 20 décembre 2011

Le doyen des constructeurs informatiques européens, concurrent français d’IBM, est aujourd’hui spécialisé dans la sécurité et les serveurs de haute performance. Rétrospective.

80 ans en 2011. Bull est le Plus ancien groupe de haute technologie en Europe. Le constructeur a été créé en 1931 pour commercialiser les machines à calcul les plus puissantes du monde. Il s’agit alors de tabulatrices, ces appareils électromécaniques capables d’évaluer des statistiques à partir de cartes perforées. Les trieuses avaient été mises au point dès 1921 par l’ingénieur norvégien Fredrik Rosing Bull pour accélérer les prises de décision de plusieurs sociétés d’assurance scandinaves.

Rapidement, elles s’imposent aux entreprises européennes comme une alternative aux machines à calcul américaines d’IBM, au point que les détenteurs des brevets décident d’industrialiser leur commerce à l’échelle continentale. Bull devient un constructeur de droit français, avec des actionnaires suisses et belges et d’anciens officiers de l’armée française en guise de PDG successifs.

1940 : Bull mes au point les premières calculatrices électroniques.

Jusque dans les années 60, le sentiment d’être un rempart européen face à l’industrie des États-Unis domine chez Bull. Le constructeur français cultive le paternalisme social afin de valoriser le talent de chaque salarié : « Nous tenons à éviter le fonctionnarisme et l’impersonnalité. Nous ne publions pas d’organigramme officiel afin de laisser une grande souplesse d’adaptation et de faciliter la promotion des meilleurs. À cela s’ajoute un système de primes pour récompenser l’effort personnel », déclarera ainsi Joseph Callies, président de Bull de 1948 à 1964.

1958 : Bull dévoile Gamma 60, le premier ordinateuir à base d’électronique capable d’exécuter plusieurs programmes simultanément.

Traversant la Seconde Guerre mondiale à coups de corruption de l’occupant et de protection de plusieurs familles juives, Bull étend son marché à l’Union soviétique, à la Chine et au Japon. Dans un monde où le traitement de l’information est dominé à 80 % par les Américains, on apprécie ce Français qui concède des prêts gratuits de matériel et ralentit ses ventes lorsqu’il s’apprête à lancer de nouvelles générations de machines. En 1960, c’est l’apothéose : la Bourse de Paris consacre Bull neuvième entreprise française.

1969 : Les machines qui contrôlent les organes de la fusée Saturn V sont de marque Bull.

Arrive la révolution de l’électronique. L’ordinateur, avec sa mémoire et ses unités de stockage, ringardise la tabulatrice et ses cartes perforées. La fabrication de ce type de machines ne pose pas de problème à Bull, au point qu’il s’improvise premier centre de calculs pour l’espace et la recherche en physique. Mais il lui manque des logiciels pour les entreprises.

Le constructeur devient alors une filiale de l’Américain General Electric en1964, fusionne avec Honeywell au début des années 70, puis absorbe la Compagnie internationale d’informatique que le gouvernement français avait tenté de mettre en place. Durant cette période, Bull reste une entreprise de culture française vouée à concurrencer IBM. Si bien que François Mitterrand le nationalise en 1982.

2006 : Le Tera-10 de Bull est le supercalculateur le plus puissant d’Europe.

S’essayant sans grand succès aux PC, Bull se fait spécialiste des serveurs moyen et haut de gamme. Ouverte aux actionnaires privés en 1994, privatisée en 2004, la société brille aujourd’hui dans les supercalculateurs et recentre son activité sur la France et sa périphérie.

Accessoirement, Bull entend aujourd’hui jouer un rôle majeur dans la sécurité. Via sa filiale spécialisée, Evidian, il est l’un des principaux fournisseurs de solutions de signature unique pour les entreprises, où l’utilisateur n’a qu’un mot de passe pour accéder à l’ensemble de ses ressources. En matière de cloud, enfin, Bull livre une solution d’Infrastructure as a Service (Iass) pour les hébergeurs, qui tient dans une seule armoire de serveurs. Et sa filiale Agarik accueille les systèmes d’information d’entreprises telles que Dassault dans son propre cloud.

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