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Facturation électronique : sans données de qualité, la réforme ne tiendra pas ses promesses
Par La rédaction, publié le 23 octobre 2025
La facturation électronique, ce n’est pas du PDF digitalisé : c’est une révolution data. Et sans des bases propres et cohérentes, la machine s’enraye, la trésorerie déraille et la promesse d’efficacité s’évapore. Mauvais SIREN, champs vides, doublons : autant de bugs capables de bloquer paiements et confiance clients.
Par Stéphanie Auchabie, Directrice Générale de Quadient France Benelux
Il est tentant de voir la réforme de la facturation électronique comme un projet à déléguer à l’IT, aux fonctions finance ou au cabinet conseil. Mais à force d’en parler comme d’un sujet technico-réglementaire, on en oublierait presque l’essentiel. La facturation électronique, dans sa mise en œuvre à l’échelle nationale, n’est pas qu’une histoire de formats, de plateformes ou d’échéance. Elle engage bien plus profondément les entreprises sur un terrain souvent sous-estimé : celui de la qualité des données.
Parce que c’est là, en réalité, que se joue la réussite – ou l’échec – de cette transformation.
Miroir de la maturité data des entreprises
À mesure que les entreprises se préparent à l’obligation d’émettre, de recevoir et de transmettre leurs factures sous format électronique structuré, beaucoup découvrent un terrain qu’elles pensaient maîtriser : leurs propres données. Qui sont mes clients ? Ai-je un référentiel fournisseur à jour ? Où sont stockées mes informations clés ? Et surtout : sont-elles fiables, complètes, exploitables ?
Les premières analyses terrain révèlent un constat sans appel. Une majorité d’entreprises ne disposent pas aujourd’hui d’un socle de données suffisamment structurées, à jour et vérifiées pour répondre aux exigences de la réforme. Ce n’est pas seulement une question d’outillage. C’est une question de gouvernance, d’organisation, de vision stratégique. Et, souvent, d’historique : plusieurs systèmes de données, déployés en silos par les différents services, sont utilisés de manière déconnectée et sans réelle politique de vérification ou de mise à jour.
Malheureusement, avec la facturation électronique, impossible de faire sans.
Des données faibles = un système fragile
Bien que certaines entreprises continuent de le croire, la facture électronique n’est pas un fichier PDF que l’on envoie par email. C’est un flux structuré, encadré et contrôlé, dont l’efficacité est en grande partie conditionnée par la qualité et la fiabilité des données. Un élément manquant, une erreur de SIREN, un libellé incohérent, … autant de grains de sable qui peuvent enrayer le circuit de validation et de paiement.
Autrement dit, des données de mauvaise qualité génèreront des factures non conformes qui ne seront pas acceptées, et qui ne seront donc pas payées – ou, à minima, payées avec du retard. En bout de chaîne, c’est la trésorerie de l’entreprise qui sera impactée. À l’inverse, des données bien tenues et bien gouvernées seront le socle d’un circuit de facturation, de validation et de paiement fiable et sécurisant. C’est aussi un facteur de confiance dans vos relations clients et fournisseurs. Et c’est in fine un levier de performance.
Utiliser la réforme comme un point de bascule
Cette réforme aurait pu être perçue comme une contrainte technique. Elle peut devenir tout l’inverse : un point de bascule vers une gestion plus moderne, plus fluide, plus efficace de l’entreprise.
L’opportunité ne doit donc pas être saisie à moitié. Elle suppose de faire de la qualité de données un sujet à part entière, un sujet qui doit être considéré comme vital et qui doit être porté par la direction de l’entreprise. Pas comme un projet IT, mais comme un enjeu stratégique. Parce que ce qu’elle touche, ce ne sont pas des lignes de code, mais le cœur des rouages financiers de l’entreprise.
Diriger, c’est voir ce que les autres ignorent encore
Dans les mois à venir, beaucoup d’organisations se concentreront sur la mise en conformité des outils. C’est nécessaire, mais insuffisant.
Les dirigeants qui prendront un temps d’avance sont ceux qui comprendront que le véritable sujet est ailleurs : dans la capacité à faire de leur patrimoine data un levier durable d’optimisation, de performance et de résilience.
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