Data / IA

Imki propose ses modèles GAN au monde de la culture

Par Alain Clapaud, publié le 22 mai 2023

Depuis quelques années, les IA ont investi le monde de l’image. Des modèles de deep learning ont franchi une nouvelle étape ces dernières années en créant des images ex-nihilo. Imki s’engouffre dans cette voie en proposant ses algorithmes génératifs au service des ICC (Industries Culturelles et Créatives).

Diplômé des beaux-arts, Frédéric Rose a un profil de plasticien, ce qui ne l’empêche pas d’être un entrepreneur en série. Il préside plusieurs sociétés dans le monde de la culture, dont Museum Manufactory, Anamnesia et Lézard Graphique. 

Des IA génératives au service d’effets spéciaux

« Début 2020, j’ai vu émerger les IA génératives, initialement pour améliorer la résolution des images. J’ai compris qu’elles allaient rapidement pouvoir dessiner. Ce qui à terme allait impacter tous les métiers de la création dans lesquels le dessin est l’élément central », explique le fondateur d’Imki. La start-up a alors intégré des modèles d’IA de type GAN (Generative Antagonist Network) dans plusieurs projets culturels, par exemple un docufiction pour la ville de Nîmes, puis une scénographie pour le théâtre antique d’Orange. Dans ce second cas, elle a permis à la direction artistique de créer des effets spéciaux pour le vidéo-mapping projeté sur le site.

Grâce à l'IA, le théâtre antique d’Orange, Imki a divisé par trois le temps de création des animations diffusées par les 25 vidéo-projecteurs.
Pour le théâtre
antique d’Orange,
Imki a divisé
par trois
le temps
de création
des animations
diffusées
par les 25 vidéo
projecteurs.


L’IA générative au service de différents métiers

Pour le fondateur d’Imki, il ne fait aucun doute que les IA génératives peuvent être mises à profit dans tous les métiers du secteur ICC. Parmi eux, on retrouve l’architecture, l’urbanisme, le design objet, le design textile, etc. La vocation de sa start-up est d’aider ces opérateurs à intégrer ces algorithmes afin d’améliorer leurs flux de production. « Dans une industrie comme l’habillement, par exemple, entre le fashion designer, le marketing, jusqu’à la commercialisation du vêtement, il faut s’interroger sur tous les moments où l’IA générative va pouvoir intervenir. » Si Frédéric Rose a privilégié les ICC, le champ d’application de ces modèles d’IA ira bien au-delà de ces métiers. C’est ainsi qu’Edeis, une société d’ingénierie, est entrée à hauteur de 50 % dans le capital d’Imki en décembre 2022. Ses algorithmes pourraient donc être mis en œuvre non plus seulement sur des illustrations d’architecte, mais aussi dans la création des dessins de structures…

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Devenir un opérateur en matière d’IA générativ

Au début de cette année, Imki a participé au CES de Las Vegas, sur l’Eureka Park, aux côtés de la Région Grand Est et de Business France. Une vitrine à l’international certes, mais face aux géants mondiaux de l’IA qui investissent des centaines de millions de dollars chaque année, la start-up alsacienne a adopté une stratégie différente. « Nous n’avons pas la puissance de frappe des grands laboratoires d’IA qui ont des équipes de R&D énormes. Notre objectif est différent. Les GAFA et les grands éditeurs ont pour objectif de généraliser leurs modèles d’IA. Nous, nous souhaitons les spécialiser. Notre roadmap est de pénétrer au moins quatre ou cinq secteurs et être un opérateur ultra-spécialisé sur ce transfert de technologie d’IA générative auprès de ces professionnels. » Imki l’a démontré dans le monde de la culture, et va désormais chercher à répliquer ce succès dans d’autres secteurs clés. Par ailleurs, même si la start-up intervient pour l’heure en fournissant son expertise auprès des professionnels de l’ICC sous forme de prestations de services, elle vient de présenter un premier produit packagé lors du salon IAAPA Expo Europe 2022 de Londres, un événement dédié aux professionnels de l’industrie du loisir. Sasolution « We Are Legends » est une attraction immersive et interactive dont le visiteur est le héros.


LE PITCH

Frédéric Rose (fondateur et président d’Imki) : « Par opposition aux GAFA et grands éditeurs qui travaillent sur des IA génératives généralistes, nous voulons être un opérateur ultra-spécialisé sur quelques secteurs clés. »

L’ENTREPRISE

CRÉATION : 2020
SIÈGE : Strasbourg 
ORIGINE : Mise en œuvre de modèles d’IA de type GAN
EFFECTIF : 10 collaborateurs
FINANCEMENT : Fondateur, Edeis
RÉFÉRENCES : Ville de Nîmes, Théâtre antique d’Orange

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