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James Bond 2.0

Par La rédaction, publié le 05 novembre 2012

Les gadgets fous utilisés par le James Bond très 1.0 d’antan sont maintenant à la portée de tout un chacun.

Il y a cinquante ans, un héros d’un nouveau genre faisait son apparition sur les écrans de cinéma. James Bond, incarné par un Sean Connery resplendissant, allait conquérir le cœur de ces dames, briser les complots les plus machiavéliques fomentés par les plus grands psychopathes de la planète, et, bien sûr, défendre l’honneur de sa Royale Majesté pendant plus de cinquante ans. Pour le plus grand plaisir de ses fans.

Et dieu créa… Q

Personnage hors du commun né de l’imagination de Ian Fleming, le Bond cinématographique s’est peu à peu transformé en grand consommateur de gadgets les plus fous, de la montre fax à la voiture téléguidée depuis un smartphone. En cela, il se rapprochait d’héros plus cathodiques, comme ceux de Mission impossible ou d’A la conquête de l’Ouest, séries télévisées qui connurent un succès indéniable, plus dû à l’inventivité de leurs héros qu’à la qualité de leurs scénarios.

Dans cette quête du gadget le plus extraordinaire, James Bond fut épaulé par un personnage hors du commun, dénommé Q. Entouré d’une équipe d’inventeurs déjantés, c’est Q qui, au hasard des nombreux retours de missions de 007, lui fournit ces armes et gadgets un peu particuliers qui font de Bond un espion pas comme les autres.

Mais en quelque cinquante ans, la distance qui sépare l’avancée technologique de Bond de celle dont dispose le commun des mortels semble s’être peu à peu réduite. La technologie des espions britanniques arriverait-elle à la portée de M. Tout-le-monde ?

Félix Baumgartner, l’espace en parachute

Premier exemple de cet apparent affranchissement des distances technologiques, le saut extraordinaire de Félix Baumgartner, le 14 octobre dernier. Souvenez-vous de ce parachutiste autrichien, de son ascension à plus de 39 000 mètres à bord d’une cellule reliée à un ballon, suivie d’un saut en parachute en combinaison de cosmonaute… Le budget de l’opération Red Bull Stratos, estimé à près de 50 millions de dollars, un montant certes éloigné des bourses de M. Tout-le-monde mais qui reste de trois à quatre fois inférieur à ce qui se pratiquait jusqu’alors dans le cadre de la conquête spatiale.

Cette réduction drastique des coûts dépensés pour envoyer un être humain se promener dans l’espace, si on fait abstraction des risques du trajet retour, est un gigantesque bond en avant vers la démocratisation de l’espace : si une marque de boisson énergisante peut se le permettre, alors demain un voyagiste en quête de visibilité le proposera, à un coût encore moindre, et ainsi de suite. Dans cinquante ans, tout au plus, nos enfants iront passer le week-end dans l’espace…

AR Drone + 4G

Second exemple de réduction des coûts technologiques : l’expérience menée par des ingénieurs d’Alcatel-Lucent, des Bell Labs et de la PME française Parrot. Il y a à peine quelques jours, ils ont relié un AR Drone 2.0, soit un jouet volant coûtant à peine quelques centaines d’euros mais doté d’une caméra embarquée et piloté par Wi-Fi, à un réseau 4G/LTE, permettant de le commander non pas sur quelques mètres comme le permet le Wi-fi, mais sur quelques centaines de mètres. Allez donc voir la vidéo qui retrace ce petit exploit, à la portée de quelques ingénieurs un peu bricoleurs.

Le potentiel d’une telle recombinaison technologique est fantastique, et chacun peut déjà imaginer à quoi cela peut lui servir : surveillance d’installations nucléaires, couverture d’événements sportifs… Bien sûr, il ne faut pas non plus négliger le potentiel néfaste de l’être humain, et donc les usages négatifs qui pourraient en découler… D’ailleurs, le législateur ferait mieux de s’intéresser aux débouchés qu’offrent ces avancées technologiques plutôt que de se contenter d’imaginer comment taxer un peu plus les innovateurs (mais c’est un autre débat…).

Conclusion

James Bond avait autrefois un avantage indéniable sur nous autres êtres humains standards, que lui conférait la puissance technologique de la couronne britannique, et l’imagination de ses scénaristes. Il semblerait que cet avantage tend à disparaître et à faire de nous les égaux de nos héros de cinéma…

Hervé Kabla

Hervé Kabla

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