Gouvernance

L’autodidacte passionné de musique devenu DSI

Par Charlotte Gand, publié le 27 mars 2014

Olivier Parcollet
KEOLIS Orléans Val de Loire

Il a tout appris sur le tas, mais de belles rencontres et un acharnement de forcené en ont fait un architecte IT influent. Il est aujourd’hui adjoint à la DSI d’un leader du transport international.

Olivier Parcollet, c’est avant tout une histoire de rencontres qui ont petit à petit forgé son parcours atypique d’autodidacte. Des rencontres avec de grands influenceurs, tels que Larry Ellison ou Steve Wozniak, et aussi avec quelques autres personnalités de l’IT un peu moins célèbres, comme Mike Workman ou Paul Maritz, qui ont néanmoins eu un impact certain sur sa carrière. Aujourd’hui, c’est l’un des experts français les plus prisés du moment. Son savoir-faire et son sens de l’innovation sont reconnus, aussi bien auprès d’autres DSI que chez les fournisseurs qui lui confient volontiers machines ou logiciels en bêta test pour avoir son avis. C’est aussi un early adopter convaincu qui n’hésite pas à chambouler son infrastructure si un nouveau concept lui semble en valoir la peine.

Et pourtant, rien ne le destinait vraiment à l’informatique. « Jeune, ce n’était pas du tout mon truc, » se souvient-il. Fan de musique électronique de la première heure, à l’époque où Jean-Michel Jarre faisait un carton, il a à peine 15 ans quand il rencontre le chef d’orchestre et patron de l’Ircam, Pierre Boulez. Ce dernier lui conseille, pour devenir un bon musicien électronique, de s’intéresser de près à l’informatique, devenue indispensable dans cette discipline. Dès le lycée, il s’exécute et commence à toucher à la programmation avec les premiers Amstrad ou Thomson de l’époque. Et à sa surprise, il se débrouille plutôt bien. Tellement, que lorsqu’un peu plus tard il retourne voir l’Ircam dans le but d’y travailler, on le renvoie à d’autres moutons. « Ironie du sort, j’étais devenu, selon eux, trop bon en informatique, et ils pensaient que j’allais m’ennuyer », raconte-t-il. Il démarre donc sa vie active avec plusieurs missions dans l’informatique qui constitueront peu à peu son savoirfaire d’expert. « Je n’ai pas de diplôme d’ingénieur, mais j’ai eu affaire à des missions assez improbables qui m’ont tout appris, » se souvient-il.

De fil en aiguille, il s’aguerrit et son esprit curieux le mène en effet à des missions originales, comme des connexions de serveurs IBM et Bull à des bases de données Oracle. Du jamais vu à l’époque. Sur cette période, là encore, il regorge d’anecdotes, liées à chaque fois à une rencontre. Comme cette fois où il a passé trois mois en formation sur le langage C avec un hippie américain, un certain Dan, qui l’a motivé à poursuivre dans cette voie. « Et ce n’est qu’à sa mort, il y a 3 ans, que j’ai découvert que ce Dan n’était autre que Dennis Ritchie, l’un des pères du C et d’Unix, sans qui il n’y aurait pas grand-chose aujourd’hui », s’amuse-t-il.

Tout au long de son parcours, il cultive en tous les cas son goût du jamais vu. Il est par exemple l’un des premiers à avoir expérimenté la virtualisation, y compris des postes de travail, avec VMware, et son expertise dans le domaine l’a mené à codiriger le groupe d’utilisateurs français. Au fur et à mesure, il passe de multiples certifications et monte petit à petit dans les postes à responsabilité. « Au départ, parce que je n’étais pas ingénieur, les gens me prenaient pour un rigolo. Jusqu’au moment où ils voyaient que j’avais vraiment le niveau », explique-t-il. Aujourd’hui, il est notamment en charge du plan de continuité et de reprise d’activité de son entreprise, et aucune décision sur l’infrastructure ne se fait sans lui. Mais son dernier hobby en date, c’est la photo. Avec laquelle il n’hésite plus à immortaliser désormais toutes ses belles rencontres.

 

Kareen Frascaria

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