Eurostack, la Dinum et le Cigref

Gouvernance

Le Cigref soutient l’initiative Eurostack de la Dinum

Par La rédaction, publié le 24 juillet 2025

Face à l’instabilité géopolitique, l’Europe accélère sur la voie d’une infrastructure numérique souveraine, portée par l’Eurostack et ses outils collaboratifs open source. Résilience, innovation et indépendance guident ce projet ouvert, soutenu par un large front d’acteurs publics et privés, à commencer par le Cigref.

L’Eurostack de la DINUM, c’est avant tout une ambition européenne forte : celle de reprendre la main sur notre destin numérique.
Porté par la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, ce projet vise à réduire la dépendance technologique de l’Europe en développant une infrastructure technologique souveraine, durable et interopérable, capable de rivaliser avec les géants non européens du numérique.

EuroStack propose de construire et de déployer, dans les dix prochaines années, un empilement souverain de services et de plateformes numériques, de la connectivité au cloud en passant par l’intelligence artificielle et les solutions logicielles, afin de garantir à l’Union européenne sa résilience, son autonomie stratégique et son leadership technologique.

Concrètement, l’Eurostack s’appuie sur tout plein d’initiatives matérielles et logicielles mais aussi, notamment, sur la Suite Collaborative Numérique, une alternative open source à Microsoft 365, développée par la DINUM, déjà utilisée par plus de 300 000 agents publics en France. Cette suite regroupe des outils collaboratifs open source, conçus pour être réutilisables et interopérables, et qui peuvent être intégrés dans les offres de fournisseurs européens comme OVHCloud, Scaleway ou CleverCloud. L’objectif est de créer un écosystème cohérent, où administrations, entreprises et citoyens peuvent s’appuyer sur des solutions locales, robustes et respectueuses de la vie privée.

Dans le détail, on retrouve au cœur de cette suite, Tchap (une messagerie instantanée chiffrée de bout en bout, conçue pour les communications internes de l’État), Resana (une plateforme collaborative permettant le partage de documents, la coédition et la gestion de projets), France Transfert (pour les échanges de fichiers volumineux ), le tableur Grist, l’outil Docs pour l’édition collaborative de textes en temps réel… La suite intègre également des outils de visioconférence comme WebConference et Audioconf, ainsi qu’un service de messagerie électronique sécurisé. S’y ajoute Webinaire pour les séminaires et formations en ligne, capable d’accueillir jusqu’à 350 participants. L’ensemble est accessible via une authentification unique grâce à ProConnect, qui simplifie la connexion à tous les services et permet une collaboration fluide entre agents de l’État, collectivités et partenaires extérieurs.

Mais l’Eurostack ne se limite pas à la technique. C’est aussi un projet politique et industriel, soutenu par des acteurs français et européens, qui y voient une réponse stratégique aux enjeux de résilience et de souveraineté. Et parmi les soutiens de cette initiative, le Cigref s’est récemment fendu d’un communiqué pour valider la démarche Eurostack.

L’objectif de la DINUM est de faire émerger des alternatives crédibles aux oligopoles technologiques, en s’appuyant sur le logiciel libre pour faciliter la collaboration dans les secteurs public et privé. Sa directrice, Stéphanie Schaer, insiste sur le fait que « dans le numérique, le succès ne dépend pas uniquement de l’investissement ou de la réglementation, mais aussi de l’adoption des mêmes méthodes de construction de produits que celles des géants du numérique, de sorte que chaque euro d’argent public investi contribue à ce que davantage d’Européens deviennent utilisateurs de solutions souveraines ».

L’ambition, qui devrait s’incarner dès cet automne dans le consortium EDIC Digital Common, est de pouvoir investir environ 300 milliards d’euros sur dix ans, avec une stratégie d’achat public « Europe d’abord » et une orientation open source pour renforcer la collaboration au sein des communautés européennes.

« Aujourd’hui, dans le contexte géopolitique instable que nous connaissons, la résilience numérique n’est plus une option, c’est une exigence. On ne peut plus rester dépendants de quelques fournisseurs. Il faut diversifier nos chaines d’approvisionnements IT, sans exclure bien sûr, en investissant dans des solutions européennes crédibles. La Suite numérique en est une : c’est une initiative ouverte, ambitieuse, robuste, et à l’état de l’art. Ce n’est pas une solution souveraine au rabais, c’est une solution de progrès » conclut Emmanuel Sardet, Président du Cigref.



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