Emploi IT : attractivité en baisse pour les GAFAM, essor français

RH

Les GAFAM voient leur attractivité s’éroder chez les étudiants

Par La rédaction, publié le 22 juillet 2025

L’attrait pour les géants de la Tech s’effrite. La dynamique du marché de l’emploi IT évolue sous l’effet d’une quête accrue d’autonomie, d’impact direct et d’équilibre vie pro/vie perso, tandis que l’émergence de champions français et européens et les enjeux de souveraineté bouleversent le paysage des employeurs préférés des étudiants.

Comme chaque année, Universum, agence spécialisée dans la marque employeur, a sondé près de 23 400 étudiants de grandes écoles de commerce et d’ingénieurs pour établir le classement des entreprises qui les attirent le plus en leur demandant d’établir un Top 5. Au-delà du simple Top 5, l’étude analyse plus de 40 attributs d’employabilité (culture d’entreprise, équilibre vie pro/vie perso, salaire, innovation, impact sociétal, etc.) et relie ces préférences aux intentions concrètes : acceptation de stages, souhait de CDI, ou appétence pour l’entrepreneuriat. En France, ces baromètres sont scrutés par les directions RH qui les utilisent comme indicateurs d’image mais aussi comme leviers pour ajuster leurs campagnes de recrutement sur les réseaux sociaux ou sur les forums écoles.

Dans le palmarès IT, les GAFAM, historiquement en tête, voient leur attractivité s’éroder. S’ils forment toujours le tiercé de tête, Google enregistre une baisse de 3,8 %, devant Microsoft (-1,8 %) et Apple (-3 %). En cinquième position, Amazon limite la casse (-0,2 %).

Pour l’instant, cette érosion reste encore relative bien que significative : ces marques continuent d’incarner l’innovation et offrent des packages salariaux souvent supérieurs à la moyenne du marché. Toutefois, on observe une montée des « mid caps » Tech françaises ou européennes qui séduisent par une promesse différente : plus d’autonomie, des cycles de décision courts et la possibilité de contribuer à un produit « made in France/Europe ». Par ailleurs, l’essor de l’IA générative a déplacé l’attention vers de nouveaux acteurs (Mistral AI, Hugging Face, Qonto…) qui bénéficient d’une aura de start-up en hyper-croissance. Résultat : les GAFAM ne sont plus la destination « par défaut », et les étudiants diversifient leur portefeuille de candidatures.

Universum attribue cette relative désaffection pour les géants américains de la Tech à plusieurs facteurs. Les GAFAM seraient désormais perçues comme « des structures hiérarchiques rigides, ce qui limite la diversité des projets et la visibilité individuelle des talents ». Sur un marché de l’emploi pénurique, les futurs informaticiens privilégieraient « des entreprises où l’impact personnel est plus tangible et où ils peuvent assumer des rôles plus polyvalents ». Cette recherche d’impact personnel se traduit aussi par une valorisation des environnements « learning by doing » et des parcours rapides vers des responsabilités managériales. Les étudiants interrogés déclarent, pour une large part, vouloir « voir » l’effet de leur travail sur l’utilisateur final en moins de six mois. Ils sont également sensibles à la transparence des process internes (feedbacks réguliers, clarté des grilles de salaire) et à la flexibilité organisationnelle (télétravail au long cours, semaine de 4 jours testée par certaines ETI). Enfin, l’importance de l’équilibre psychologique (prévention du burn-out, politiques de déconnexion) est désormais citée presque au même niveau que la rémunération fixe.

Parallèlement, l’impact environnemental de ces géants du numérique ou leurs pratiques en matière de collecte de données contribuent aussi à ternir leur image employeur.

Vient également s’ajouter à tout ceci « un effet Trump » (ou plutôt anti-Trump) avec le regain d’intérêt pour l’enjeu de souveraineté, l’enquête ayant été réalisée entre novembre 2024 et mai de cette année. Autrement dit, même sur l’emploi IT, l’actualité géopolitique internationale agit comme un prisme qui redéfinit le « prestige » perçu d’un employeur. Quand on vous dit que l’impact de la géopolitique sur les stratégies des DSI est de plus en plus prégnant !

De fait, les entreprises françaises se portent bien, tout particulièrement dans le secteur de l’aérospatial et de la défense. Tous en hausse, Thales, Airbus et Air France se classent dans le Top 10.
BNP Paribas affiche la plus forte progression (+3,3 %) et gagne six places. Pour séduire, la banque capitalise sur des programmes graduate bien structurés et une communication renforcée autour de l’innovation durable (green bonds, financements à impact). On note également la bonne attractivité de Crédit Agricole et Société Générale auprès des profils data/IT, grâce à leurs labos d’innovation internes et à des politiques RH plus flexibles qu’auparavant.

Chez les pure players français, Orange arrive 7e et la première ESN, Capgemini, 14e. Les autres ESN (Sopra Steria, Atos, Alten, Devoteam) restent présentes mais se heurtent à un besoin de réinventer leur proposition de valeur : moins de « body shopping » (location de bras), plus de projets à long terme, de spécialisation et de visibilité sur l’utilité des missions. La French Tech voit également émerger des marques employeurs « niches » mais très attractives (Doctolib, Back Market, Alan), qui misent sur la mission sociale ou environnementale pour séduire.



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