Cloud
Leviia propose du stockage objet « souverain » plus accessible
Par François Jeanne, publié le 20 mai 2024
À partir d’une offre de drive grand public, Leviia est d’abord montée en gamme avec sa version pro, puis jusqu’à la cour des grands avec une solution de stockage objet localisée en France.
Cofondateur de Leviia avec son frère William, Arnaud Méauzoone présente ainsi sa jeune société : « Nous avons pris conscience, fin 2020, après la crise Covid et les besoins qui s’étaient renforcés en matière de stockage simple à distance, qu’il manquait une offre française de drive pour partager et sécuriser des volumes importants de données. » Leur première cible sera donc celle des particuliers avec le succès d’un produit Leviia Drive certifié ISO 27001. « Il y a une plus grande attention que l’on croit à la nationalité du fournisseur de ce type de service, insiste-t-il. Et parfois une certaine aversion pour les fournisseurs américains hégémoniques qui les proposent. »

Leviia c’est déjà 10.000 clients et 300.000 utilisateurs
Le grand public adhère donc, mais aussi des TPE, puis des entreprises de taille toujours plus importante et des acteurs de la sphère publique contraints pour certains de choisir un hébergement de leurs données en France. Ces nouveaux clients demandent plus de services et, heureusement pour les finances de la start-up, sont prêts à payer pour. « Nous avons pu commencer à mieux structurer notre offre Drive Pro et à réfléchir à des solutions plus puissantes sur le plan du stockage », explique-t-il, fort de son expérience d’administrateur systèmes dans une grande banque française. Aujourd’hui, les deux offres Drive et Drive Pro totalisent 300 000 utilisateurs réguliers chez environ 10 000 clients.
Du « HDS » ultra compétitif chez Leviia
Le résultat de ces cogitations s’appelle Leviia Stockage Objet, une solution certifiée HDS (hébergeur de données de santé) qui garantit l’hébergement des données sur le territoire français, en l’occurrence chez OVHcloud dans ses datacenters du Nord et de l’Est de la France. Elle est basée sur le système de stockage Ceph, sur lequel un accès compatible S3 vient se greffer, ainsi d’ailleurs que le logiciel open source Nextcloud pour s’interfacer avec l’offre historique de partage de fichiers. Surtout, son tarif est extrêmement attractif par rapport notamment à celui du leader Amazon : 5,99 € par To et par mois, soit environ quatre fois moins que chez le cloud provider américain, sans frais supplémentaires pour rapatrier les données ou pour y accéder. « Nous parvenons à ces tarifs très bas parce que notre offre est nativement objet et que nous maîtrisons toute la chaîne technique », explique le cofondateur. Elle vient en tout cas répondre à point nommé aux attentes des entreprises ou des administrations qui cherchent une solution de sauvegarde à distance économique, comme préconisé dans la doctrine du « 3-2-1 » (trois copies des données sur deux supports différents, dont une hors-site) poussée notamment par l’Anssi (voir l’article sur la Communauté d’agglomération du Pays Basque dans notre numéro 2291).
Une offre souveraine soutenue par Xavier Niel
La dimension souveraine de l’offre, Arnaud Méauzoone en convient, n’a pris de l’importance que ces derniers mois. Et si elle questionne – après tout, une start-up peut fort bien se faire racheter du jour au lendemain par un acteur étranger, américain par exemple –, le président de Leviia dispose d’un argument convaincant pour évacuer cette perspective. « Xavier Niel et son fonds d’investissement nous soutiennent depuis deux ans, c’est une garantie de pérennité pour les années à venir ». Et puis il est vrai que le rapatriement gratuit des données hébergées a de quoi rassurer les plus inquiets, au moins sur le plan financier.
LE PITCH
Arnaud Méauzoone
Cofondateur de Leviia
« Nous parvenons à ces tarifs très bas parce que notre offre est nativement objet et que nous maîtrisons toute la chaîne technique »
L’ENTREPRISE
CRÉATION : 2020
SIÈGE : Montévrain (77)
EFFECTIF : 20 collaborateurs
FINANCEMENT : Fonds propres + 3 M€ (Xavier Niel/NJJ Capital)
RÉFÉRENCES : Nantes Métropole, CNOSF, Communauté d’agglomération du Pays Basque.
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