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Oui, la Russie est toujours une grande puissance du high-tech

Par La rédaction, publié le 19 avril 2013

Oubliez les clichés sur la Russie ! Ses steppes immenses, Anna Karénine, le Lac des cygnes, les toiles de Chagall ou les dérives du pouvoir poutinien, de la corruption rampante, ni des Pussy Riot. Il y a un aspect moins connu du pays qui mérite d’être mis en lumière : son versant high-tech.

Ce ne sont pas les clichés qui manquent lorsque la Russie arrive dans les conversations. Rassurez-vous, je ne vous parlerai pas ici de ses steppes immenses, d’Anna Karénine, du Lac des cygnes ou des toiles de Chagall. Pas davantage des dérives du pouvoir poutinien, de la corruption rampante, ni des Pussy Riot. C’est un aspect moins connu du pays que je veux mettre en lumière : son versant high-tech.

En la matière, l’ex-superpuissance dispose d’une belle histoire. Elle fut la pionnière de la conquête de l’espace. Parce qu’il a publié ses travaux théoriques soixante ans avant Spoutnik, le premier satellite artificiel jamais lancé et Gagarine, le pionner des cosmonautes, le Russe Constantin Tsiolkovski est considéré comme le père de l’astronautique moderne.

L’actualité récente a été marquée par Yandex, le leader de la recherche sur le Web en Russie. Ne l’appelez surtout pas le Google russe ! Ce serait vexant pour ses inventeurs, nommés Arkady Volozh et Ilya Segalovich. Car ces deux têtes pensantes avaient déjà développé les bases de leur technologie en 1994, soit quatre ans avant que Larry Page et Sergey Brin (tiens, encore un Russe) ne lancent leur propre site en Californie. A l’époque, les chercheurs slaves appliquaient leur outil de recherche à… la Bible. Il faut croire que cela a éclairé leur chemin. Car bien que les moyens financiers de Yandex soient restés sans commune mesure avec ceux du géant américain, le moteur a bel et bien conservé une avance technologique sur Google dans certains domaines.

Aujourd’hui, non seulement Yandex domine toujours le marché local en dépit des assauts répétés de Google, mais il a même commencé à s’étendre discrètement hors des frontières, dans les pays de l’ex-URSS, en Turquie et en République tchèque. On ne s’étonnera plus alors d’apprendre que Yandex vienne de dépasser Bing, la création de Microsoft, en devenant le quatrième moteur de recherche au niveau mondial. Certes, il demeure encore très loin de menacer la position de Google.

Un autre moteur de recherche russe, lui, est parti à la conquête du Vietnam. Baptisé Nigma, il est décliné là-bas sous l’appellation plus locale de Côc Côc depuis la fin du mois de janvier, après avoir recueilli plus de 15 millions de dollars de la part d’un généreux investisseur. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Ce petit nouveau aspire désormais à conquérir toute l’Asie du Sud-Est…

Des jeux qui viennent du froid

Les Russes ont beau être parfois réputés austères, ils ne sont pas en reste dans le domaine des jeux pour mobiles. Game Insight, l’éditeur moscovite de Paradise Island (une appli invitant à bâtir et administrer son île de rêve), vient ainsi de lever 25 millions de dollars auprès d’un grand fonds russe pour, a-t-il annoncé, “ accélérer son développement international ”.

Il y a deux mois, à Berlin, c’est un autre Russe, Zeptolab, qui raflait trois médailles ? dont le Grand Prix ? au concours de start up The Europas. Cut The Rope, le grand hit de cet éditeur moscovite parti de rien en 2010, a été téléchargé plus de 250 millions de fois en moins de trois ans. De quoi rendre certains oiseaux vraiment furieux…

Adrien Henni, rédacteur en chef d’East-West Digital News

Adrien Henni, rédacteur en chef d’East-West Digital News

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