DSI salarié, un retour en vogue...

RH

Salarié en DSI, un statut qui séduit à nouveau ?

Par François Jeanne, publié le 30 mai 2023

Pour Thibault Gautherot, spécialiste en recrutement chez Robert Walters, il est trop tôt pour parler d’un retournement de tendance sur le marché de l’emploi IT. Mais les efforts des DRH pour valoriser leur marque employeur et améliorer les conditions de travail des collaborateurs, devraient pouvoir séduire les DSI candidats au retour en salarié dans l’entreprise.

Plusieurs grandes entreprises communiquent actuellement sur de grandes vagues d’embauches dans leur DSI. C’est un changement de cap après des années de recrutement difficile ?

C’est plutôt un énième retour de balancier, comme on en a connu plusieurs par le passé. Externalisation, puis nearshore, puis réinternalisation dans les effectifs, le refrain est connu. Peut-être est-il un peu plus marqué aujourd’hui.

Et du côté des candidats, constatez-vous un regain d’intérêt pour les CDI proposés ?

Ils sont moins vent debout à l’idée de reprendre un poste salarié, si l’intérêt du poste le mérite. Par ailleurs, ceux qui étaient freelances avant la période Covid ont été lâchés par leurs clients pendant le gel des projets, et cela a laissé des traces. Cependant, le marché leur reste clairement favorable. Ils se sentent en position de force, avec des exigences de salaires importantes et une attitude qui frise parfois celle des divas.


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De ce point de vue, rien n’a vraiment changé pour les entreprises qui peuvent se demander quand les efforts consentis pour valoriser leur marque employeur seront payés de retour. Il n’empêche que les campagnes de communication sur leurs embauches que vous évoquez servent à ce renforcement de leur image auprès des talents.

Thibault Gautherot,
manager de la division
IT & Digital du cabinet
Robert Walters pour
l’Île-de-France

Quelles sont les initiatives prises pour séduire les candidats ou fidéliser les collaborateurs ?

Il y a notamment les campus qui se sont déployés, par exemple dans le secteur bancaire. Ils permettent de rassembler physiquement les membres de la DSI, de créer une dynamique collective. Par ailleurs, les aménagements autour du télétravail et du temps de travail facilitent les rééquilibrages entre vie personnelle et vie professionnelle.
Un expert en poste dans une DSI et qui a des velléités de partir peut ainsi se voir proposer des conditions d’exercice de son métier très proches de celles qu’il aurait comme freelance, la sécurité du CDI en plus.
À l’inverse, on voit des entreprises qui acceptent de signer des contrats longs avec des indépendants, avant une embauche éventuelle en fin de ceux-ci. La palette des DRH et des recruteurs s’est vraiment élargie.


#hiring

Du fait d’un carnet de commandes bien rempli, mais aussi d’un turnover important et qui progresse encore actuellement, les ESN sont traditionnellement de forts recruteurs. Et leurs besoins, pour les plus grosses, se chiffrent en milliers de postes à pourvoir par an. Un cran en dessous, les entreprises, du moins celles avancées dans leur transformation digitale, recrutent parfois par centaines, notamment lorsqu’elles cherchent à staffer leur digital factory ou leur DSI (qu’elle soit intégrée ou sous forme de filiale). À grands renforts, dans ces cas-là, d’une présence accrue dans les médias, et de campagnes sur le terrain, parfois au travers d’événements virtuels (voir page 51) ou bien réels, par exemple en sponsorisant des hackathons ou, pour Docaposte, le Master Dev France organisé en mars dernier.
Des entreprises comme Decathlon, Bouygues Telecom, Société Générale communiquent régulièrement sur leurs besoins de profils IT. Tout récemment, c’est la filiale IT de Crédit Agricole, CA-GIP, qui a annoncé vouloir recruter 750 profils IT d’ici 2025.


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