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Stäubli Robotics, le leader de la robotique française est… Suisse.

Par La rédaction, publié le 17 avril 2013

Si le marché mondial de la robotique industrielle est dominé par les Japonais, les Allemands, les Suédois ou les Italiens, Stäubli Robotics n’éprouve aucun complexe à concurrencer les géants de la robotique. Basé près du lac d’Annecy, ce champion français est sous contrôle suisse.

S’il y a bien une chose qui exaspère Jacques Dupenloup, responsable des ventes France de Stäubli Robotics, c’est d’entendre que la France ne dispose pas d’une industrie robotique. Car si Stäubli est un industriel suisse, sa filiale Stäubli Robotics est installée en Haute-Savoie, à Faverges, près du lac d’Annecy. Pour monter son activité robotique, le Suisse avait, entre autres, acheté le Français Verdol en 1983, mais aussi l’Américain Unimation en 1989. C’est ce dernier qui, en 1960, a commercialisé Unimate, le premier robot industriel de l’histoire.

L’entreprise emploie 1 600 personnes, son activité génère environ 5 000 emplois dans la région et elle exporte 85% de sa production. Stäubli Robotics est spécialisé dans les robots manipulant des charges inférieures à 250 kilos et s’est forgé une solide réputation sur ce marché. Ainsi, les performances de son dernier modèle, le TP80 Fast Picker, sont impressionnantes. Son bras est capable de ramasser jusqu’à 200 pièces à la minute, plus de trois par seconde !

Si une bonne part des dispositifs qui vont être déployés par l’Etat français dans le cadre du plan « France Robots Initiatives » visent à développer la robotique de service, c’est le volet relatif aux PME qui intéresse le plus Stäubli. Jacques Dupenloup souligne : « On travaille depuis 2005 avec le Symop (Syndicat des entreprises de technologies de production) pour promouvoir une action du gouvernement en faveur de l’équipement des PME en robots. Huit ans plus tard, cette action aboutit enfin : 250 entreprises vont pouvoir accéder à un financement, et c’est une bonne chose. » Ainsi, 10 % de l’investissement des PME sélectionnées pourra être pris en charge par l’Etat et, en outre, Stäubli Robotics bénéficiera de l’extension de cette initiative à la filière automobile. Une centaine d’équipementiers seront aidés dans l’acquisition d’un robot. 

Le responsable pointe du doigt la frilosité des chefs d’entreprise, mais aussi l’enseignement dévalorisé de la filière technique : « C’est toute une filière qu’il faut revoir : depuis des années, l’enseignement technique est dévalorisé. Nos clients et les intégrateurs en robotique peinent à trouver du personnel formé. On est une filière qui embauche, et lutter contre la désindustrialisation du pays passe aussi par cette valorisation des filières industrielles dans l’enseignement. »

Outre l’industrie mécanique, grosse consommatrice de robotique industrielle, Stäubli Robotics est à la conquête de nouveaux marchés dans le secteur agroalimentaire et celui de la pharmacie. « Cela implique d’être présents sur le terrain, et donc de disposer de moyens humains. C’est donc une démarche génératrice d’emplois », conclut Jacques Dupenloup.

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