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Ubuntu : j’arrête !

Par La rédaction, publié le 28 janvier 2013

Pourquoi le plus célèbre des Linux sur PC ne remplit plus sa fonction opérationnelle et comment s’en sortir.

Après cinq ans d’utilisation quotidienne de Linux Ubuntu sur un PC portable pour consulter, éditer, échanger des documents avec des clients et des fournisseurs, mon épouse passe au Mac. Le système libre paraissait hier une alternative aux 1 000 avantages face à un Windows toujours en panne. Aujourd’hui, Ubuntu est devenu un machin informatique, moins intuitif, qui plante, qui n’imprime pas toujours et qui nécessite qu’on le bidouille pour faire sauter des blocages.

Bidouiller pour rester opérationnel

Exemple : les pilotes posent de plus en plus de problèmes. J’ai deux imprimantes Canon MX, une 340 et une 350. Depuis 2011, Ubuntu ne sait plus imprimer que sur l’une ou que sur l’autre… selon que le système est mis à jour au premier ou au second semestre. Pourtant, la MX350 est la même que la MX340, à part que son panneau de commande est passé à la couleur.

Avec le temps, les pilotes de la carte graphique ne se téléchargent plus avec les mises à jour automatiques. Alors, les anciens pilotes cohabitent un peu avec le dernier noyau système. Puis ils gèlent aléatoirement l’interface quand on ferme une fenêtre. Linux n’est pas planté. Mais il reste inutilisable tant qu’on ne le redémarre pas. Sauvagement. En coupant le courant. Et en perdant les documents en cours.  

La solution ? Le système D : il faut penser à régulièrement partir chercher les bons pilotes sur Google, puis il faut savoir les installer, en tapant des commandes dans le Shell. De la bidouille. Les forums sont là pour donner la marche à suivre. Mais, au fil du temps et des désaffections des utilisateurs, les informations qu’ils donnent sont obsolètes.

L’entêtement des décisions ergonomiques

Ubuntu a mal évolué. A l’heure du tout-tactile, le système a remplacé, fin 2011, les icônes et les menus déroulants par des mots à saisir au clavier. Pour additionner deux nombres, il faut lancer le moteur de recherche local et taper Calculatrice. Pire, Canonical, l’éditeur d’Ubuntu, projette même de faire disparaître les menus qui restaient dans les applications.

Enfin, la nouvelle interface Unity est tellement énervante qu’on cherche forcément à la personnaliser.  Mais les développeurs d’Ubuntu doivent à ce point vouloir imposer leur point de vue que la configuration du bureau est tout sauf simple. Il faut multiplier les petits utilitaires. Leurs configurations se chevauchent. Rapidement, on casse tout. Et même le moteur de recherche n’apparaît plus. Il faut réparer en mode texte, comme sur un vieux PC sous DOS des années 80.

Neuf jours pour migrer d’Ubuntu à Mac OS X

Problème, passer d’Ubuntu à Mac OS X est aussi devenu un chemin de croix. La migration m’a pris… neuf jours ! En cause, l’étonnante difficulté pour récupérer les e-mails archivés sur le disque dur. L’open source militant pour que vos fichiers ne soient jamais prisonniers d’un format prioritaire ? Voire ! Le client de messagerie Evolution d’Ubuntu a adopté – en douce – en 2011 un format de fichiers, maildir, qu’aucun client e-mail sous aucun système n’utilise.

Pire, la méthode manuelle qu’indique la documentation pour exporter ses courriels au format mbox universel n’est pas que pénible (sélectionner les dossiers un à un avec la souris, faire Ctrl-A sur leur contenu, puis bouton droit, exporter…), elle dysfonctionne aussi totalement. La fonction d’export d’e-mails génère des fichiers erronés, vingt fois trop lourds, illisibles. De cinq ans de courriers électroniques représentant 6 Go sur Ubuntu, je me suis retrouvé, au bout d’une nuit de transfert, avec seulement un trimestre de messages, occupant tout de même 40 Go d’espace sur Mac. La seule solution qui existe est un script Python, introuvable sur Google et écrit par un indépendant.

Quant aux documents bureautiques, OpenOffice puis LibreOffice sous Ubuntu ont toujours récupéré sans faillir les documents Office. L’inverse ne fonctionne pas bien : un document enregistré par LibreOffice au format Word ajoute des contours noirs aux entêtes quand on le rouvre dans le Word original.

L’entêtement des développeurs d’Ubuntu à vouloir imposer des technologies dont les utilisateurs ne veulent pas explique sans doute pourquoi la popularité du système s’érode doucement.

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