

Data / IA
Prompt, gouvernance et résilience : comment la région Pays de la Loire fait grandir l’IA
Par Laurent Delattre, publié le 20 octobre 2025
Le dernier salon Big Data & AI Paris 2025 a été l’occasion pour IT for Business d’accueillir sur son plateau experts, acteurs tech et DSI autour de la mise en œuvre de l’IA. Aymeric de Maussion, directeur IA, et Olivier Guillon, responsable data/IA , sont ainsi passés sur notre plateau pour raconter comme la Région Pays de la Loire orchestre son virage très concret vers l’IA. Un entretien à la fois lucide et opérationnel, qui montre comment une collectivité peut passer du discours à l’exécution : former, structurer, expérimenter, sécuriser et, surtout, rendre l’IA utile là où elle compte, au service du pilotage du territoire.
Ici, pas de promesses abstraites, mais une méthode, des choix structurants et des résultats attendus sur le terrain. « Quand on est une collectivité, on a deux principaux chantiers », résume Aymeric de Maussion : d’une part l’acculturation des utilisateurs (explication, conduite du changement, formation, …) et d’autre part, moins visible, la construction du socle data, de la structuration à la visualisation.
Côté données, la philosophie générale consiste à partir des usages métiers et leur redonner la main. « La donnée, on la travaille avec le métier parce que c’est d’abord sa donnée », explique Olivier Guillon. D’où la mise en place d’un catalogue pour identifier, qualifier et ouvrir l’accès « aux personnes nécessaires » afin de « préparer et restituer la donnée » de façon fiable et réutilisable.
La Région assume aussi un rôle de “laboratoire” pour se forger des convictions au rythme effréné de l’innovation. « On veut faire de l’expérimentation, parce que l’expérimentation va nous permettre d’avoir des convictions », insiste Aymeric de Maussion, rappelant que « tous les six mois, ça change » et que s’appuyer sur des partenaires permet d’obtenir vite des choses concrètes qui créent de la valeur.
Cette approche pragmatique se double d’une volonté de démocratiser l’analytics par le “prompting”. « Les métiers fabriquent eux-mêmes leur tableau de bord sans compétences techniques, simplement en promptant », raconte Olivier Guillon. L’IA aide à faire des projections, voir des tendances et à faire varier des paramètres pour éclairer les décisions, sans monopoliser des équipes data déjà sous tension.
Reste un fil rouge stratégique : la souveraineté et la résilience. La Région ouvre « le volet de la souveraineté de la data » car « il y a un enjeu stratégique » dans un contexte géopolitique mouvant ; l’objectif est de garder la maîtrise des informations sensibles et d’adosser l’action publique à des certitudes. « On a besoin d’avoir des certitudes et de pouvoir se dire que les régions, c’est résilient. Et ce sujet de résilience, il passe par de la souveraineté », résume Aymeric de Maussion.
Cette exigence se traduit techniquement : pour les datasets en préparation, « ces données-là ne doivent pas sortir de notre environnement ». Anonymisation, retrait du secret économique ou industriel, contrôles d’accès… la chaîne de confiance prime.
Au bout du compte, l’IA change le quotidien des équipes comme la posture de l’IT. « C’est beaucoup plus facile d’accès… une autonomie accrue pour les métiers », dit Olivier Guillon. L’IT se concentre sur « le cadre, la gouvernance, l’organisation » et « beaucoup moins dans le faire ».
L’impact dépasse l’organisation pour toucher le territoire : mieux piloter, corréler et croiser la data, améliorer les prises de décisions et mieux anticiper. Les projets sont pensés par la donnée dès le début, mesurés en continu, et l’efficacité devient un critère objectivé de l’action publique.
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