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DSI & innovation : 6 entreprises témoignent
Par François Jeanne, publié le 24 avril 2023
Manutan fait de ses métiers des moteurs pour l’innovation
Le distributeur d’équipements B to B donne de l’autonomie à l’ensemble de ses services pour innover, à condition de respecter les contraintes de l’IT. Une révolution culturelle qui passe par la mise en place de nouveaux processus : les métiers initient des solutions pour répondre à leurs besoins et la DSI intervient lors des étapes clés.
L’innovation fait partie de la roadmap de la DSI, mais les métiers peuvent également en être à l’initiative. Dans ce cas, l’IT doit tout de même être prise en considération dès le lancement des projets, pour éviter le développement d’initiatives hors de son contrôle, qui pourraient donner naissance à de la shadow IT. » Celui qui s’exprime, pour le compte du spécialiste du commerce B to B d’équipements, sait de quoi il parle : Xavier Laurent a lui-même été DSI dans l’entreprise, avant de piloter le marketing produits, puis le commercial avec les grands comptes, et aujourd’hui les fusions et acquisitions. Un positionnement qui l’amène à côtoyer de nombreuses start-up, comme par exemple avec le programme Moov’with Manutan : « Nous avons monté un programme d’accompagnement pour jeunes entreprises qui récompense trois d’entre elles chaque année. Nous les hébergeons alors pendant un an, en essayant de les accélérer grâce à la mise à disposition de nos expertises juridiques, RH ou encore commerciales. »
En complément, des concours sont organisés, fruits d’échanges avec les métiers qui expriment leurs besoins pour définir un cahier des charges. « Nos chefs de département pitchent leurs “pain points”, ce qui facilite ensuite la demande de POC avec les start-up. » Manutan limite ainsi leur nombre et ils sont toujours reliés à un besoin réel. La suite est classique, avec un MVP, puis une mise en production. C’est ainsi que Golem.ai, spécialiste des analyses sémantiques via l’IA, travaille depuis trois ans avec Manutan, notamment sur des automatisations du routage des courriers électroniques entrants.
Une intégration continue de la DSI
Pendant tout ce processus, la DSI est progressivement intégrée. « Nous l’associons dès le début aux réflexions sur la sécurité ou sur la maintenance de la solution. Puis lors de l’avancée du projet afin d’assurer une intégration et un déploiement réussis. » La DSI n’est d’ailleurs pas la seule invitée à ce flirt : des contrôleurs de gestion sont impliqués dès le début du POC afin de s’assurer du ROI de l’initiative.
« Nous en sommes à une demi-douzaine de projets menés selon cette démarche. Cela bouscule les habitudes de procéder ainsi », prévient Xavier Laurent. Côté DSI principalement, puisque les métiers peuvent être à l’origine de projets d’innovation. Il est alors important d’éviter que les équipes de la DSI développent un réflexe de rejet « pour tout ce qui n’est pas “invented-here”. Au final, cette approche collaborative avec l’IT permet notamment d’éviter le risque de Shadow IT. » Car les métiers aussi doivent évoluer. Et en responsabilisant les chefs de département, l’entreprise se donne plus de chances de réussir. Il faut en effet « éviter que la relation avec les prestataires se tende. Pour cela, les métiers ont à comprendre et à respecter les contraintes de l’IT ».
Une démarche d’innovation implique une prise de risque, notamment celle d’échouer. Dans ce cas de figure, l’expérience doit malgré tout être valorisée. « Sinon, les autres responsables de département au sein de l’entreprise ne prendront plus de risques. Le bon équilibre, ce sont des objectifs clairs donnés par les dirigeants et des collaborateurs invités à tracer le chemin pour les atteindre. »
directeur M&A chez Manutan
« L’approche collaborative avec l’IT permet notamment d’éviter le risque de Shadow IT. »
