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DSI & innovation : 6 entreprises témoignent
Par François Jeanne, publié le 24 avril 2023
Village by CA, des lieux de rencontre pour l’innovation
Depuis huit ans, le Groupe Crédit Agricole s’est doté d’une quarantaine de Village By CA, une marque déclinée dans toutes les régions. S’y côtoient des start-up, des entreprises et des acteurs de l’innovation. Objectif : faciliter une fertilisation croisée et des partenariats.
Il n’y a pas un Village by CA Paris, mais 39 Villages en France, avec chacun un nom qui rappelle la caisse régionale du Crédit Agricole auquel il se rattache. » Son CEO Fabrice Marsella ne peut tout de même pas empêcher le visiteur de ses locaux, dans le 8e arrondissement parisien, de constater que l’incubateur occupe un immeuble à deux pas de celui de la Fédération nationale du Crédit Agricole. Et de deviner que ce maillon du réseau des Villages est l’un des plus solides sur le territoire français.
Il y a des raisons logiques à cela. Chaque Village offre en effet un lieu de rencontre régionalisé entre start-up, entreprises partenaires (et clientes), et acteurs de l’innovation de la caisse régionale concernée. La région parisienne restant le poumon économique du pays, il n’est pas anormal que son Village draine dans ses étages nombre de grands groupes et de start-up nées en Île-de-France souhaitant les approcher.
Le groupe dispose par ailleurs de plusieurs autres dispositifs parmi lesquels son fintech start-up studio Fabrique by CA et des fonds dédiés à l’investissement et à la recherche, par domaine d’activité et/ou par région.

« Dans un Village, notre rôle est de détecter les besoins de nos clients ainsi que ceux du groupe. Nous les questionnons régulièrement afin de lancer des appels à candidatures auprès des start-up. Nous les choisissons au stade du MVP et des mises sur le marché B to B de leurs produits. » Une fois sélectionnées, les heureuses élues se voient proposer un loyer modique et de nombreux services de supports. « Nous sommes là pour leur faciliter la vie, résume Fabrice Marsella. Rien que le fait que nous les ayons choisies rassure les grands groupes qui désirent travailler avec elles. »
Et pendant les deux ans du « contrat », elles vont en rencontrer beaucoup : des qui cherchent à s’inspirer de leur état d’esprit pour acculturer leurs collaborateurs aux pratiques de l’innovation, d’autres qui en sont déjà au stade des POC, d’autres peut-être qui iront jusqu’à lancer des projets avec elles, voire à prendre une participation : c’est le cas de Sodexho avec Le Dej, devenu Wind depuis, par exemple. « L’entrée au capital de la banque n’est en revanche pas à l’ordre du jour, ou alors par le biais de spécialistes de l’investissement du groupe. Les Villages eux-mêmes n’ont pas cette vocation », prévient le responsable parisien. Avec plus de 1 350 jeunes pousses qui ont fréquenté l’un ou l’autre de ces Villages depuis huit ans, le pari de la quantité est en tout cas gagné. Et si l’on en juge par le nombre – 750 environ – d’entreprises clientes du concept, celui de la qualité sans doute aussi.

CEO de Village by CA Paris
« Les start-up sont choisies suite à des appels d’offres lancés après détection des besoins de nos clients comme de ceux du groupe. »
Des performances mesurables ?
« L’innovation sert en général l’amélioration de l’expérience client et de l’engagement de nos collaborateurs. Le réseau des Villages a en plus vocation à soutenir nos ambitions sociétales, dans les domaines de la souveraineté alimentaire, de l’inclusion sociale et de la transition écologique. » Directrice de l’innovation de la Fédération nationale du CA, Juliette Nigrelli surveille plusieurs indicateurs pour s’assurer de l’atteinte des objectifs : la valeur produite (chiffre d’affaires) par les start-up soutenues, les levées de fonds réalisées (2 Md€ chaque année), ou encore les emplois pérennes créés (1 500 par an). « Le volume d’événements et celui des mises en relation peuvent également servir d’indicateurs », complète-t-elle.
