Newtech
DSI & innovation : 6 entreprises témoignent
Par François Jeanne, publié le 24 avril 2023
Schneider Electric investit dans les start-up qui servent son objectif 2030
Pionnier de l’open innovation, Schneider Electric a franchi un pas supplémentaire en créant son propre fonds de capital-risque. Une démarche stratégique et en soutien de laquelle la DSI intervient parfois… sans oublier que des opportunités peuvent également s’y faire jour pour sa propre activité.
Cela fait bientôt quinze ans que le groupe Schneider Electric défraye la chronique de l’open innovation. Parmi les principales réalisations à ce jour, la démarche EcoStruxure d’optimisation énergétique se concrétise dans une plateforme digitale de recueil et de traitement des données issues de l’IoT, qui offre régulièrement de nouveaux services innovants, développés en interne ou en partenariat avec des start-up. Mais l’entreprise ne veut pas se contenter d’une croissance « organique », c’est-à-dire autour de ses services et produits existants. « Nous avons une ambition pour 2030, celle de devenir l’entreprise la plus “durable” au monde dans notre secteur d’activité, explique ainsi Grégoire Viasnoff, son vice-président Global Incubation. Et nous savons que nous ne pourrons pas tout créer de l’intérieur pour la partie dite inorganique, celle qui concerne des produits, des organisations ou des process nouveaux par rapport à notre offre actuelle. »
Un fonds de 500 M€
Ce constat, dressé il y a cinq ans, a conduit à la création d’un fonds de capital-risque (ou CVC pour Corporate Venture Capital), doté de 500 M€, dont une centaine sont investis chaque année dans des start-up. « Cette somme permet soit de soutenir des projets naissants, y compris ceux portés par des collaborateurs de l’entreprise, soit des sociétés déjà plus matures, dans le cadre des nouveaux tours de table qu’elles organisent pour supporter leur croissance. »
Mais les meilleures d’entre elles ont souvent l’embarras du choix au niveau des investisseurs. C’est là que Schneider Electric fait entendre sa différence, en leur proposant d’autres formes de partenariats, qui reposent cette fois sur des accompagnements sur certains aspects techniques notamment.
La DSI est un élément clé de cette tactique. « Il y a dans mon équipe un référent, lui-même du sérail, qui échange régulièrement avec elle et sait aller chercher ses expertises, par exemple sur la cybersécurité pour renforcer la robustesse des solutions digitales développées par les start-up. Il peut aussi solliciter des consultants en externe. » Une vraie valeur ajoutée par rapport à un partenariat purement financier, dont a par exemple profité récemment Poka, une jeune pousse qui œuvre dans le domaine de l’Industrie 4.0.
La DSI, soutien et bénéficiaire de la démarche
En sens inverse, la DSI peut aussi être « cliente » du département dirigé par Grégoire Viasnoff, au même titre que tous les domaines métiers de Schneider Electric. « Nous pouvons les assister dans leurs recherches de solutions spécifiques. Récemment, nous avons par exemple pris une participation dans une start-up spécialisée en cybersécurité, Claroty. »
Une fertilisation croisée donc. Mais quel rendement en attend-on exactement ? Quels KPI sont à l’œuvre pour juger de la performance de cette organisation ? « Ce ne sont pas seulement des retours financiers, mais également stratégiques. Autrement dit, en quoi telle ou telle opération contribue à notre objectif 2030. L’image de l’entreprise est également bénéficiaire sur le long terme. » Dans cette optique, la mesure du Vitality Index, à savoir le ratio du nombre de produits ou services nouveaux proposés par l’entreprise rapporté à celui de ses produits historiques, apporte aussi des éléments concrets. Quant à l’avis des analystes financiers, les McKinsey et autres Forbes, ils ont depuis longtemps établi le lien positif entre la valeur d’une entreprise et l’ambition de sa politique d’innovation.
vice-président Global Incubation, Schneider Electric
« Il y a dans mon équipe un référent qui échange régulièrement avec la DSI et sait aller chercher ses expertises. »
