Portrait de cette Startup Nation dénommée France en 2023 avec sa French Tech finalement plutôt résiliente

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Numeum et KPMG tracent le bilan 2023 de notre Startup Nation

Par Laurent Delattre, publié le 13 février 2024

Deux rapports, l’un signé Numeum, l’autre KPMG, dressent le paysage de la French Tech en 2023, une année difficile pour les jeunes pousses un peu partout dans le monde mais durant laquelle notre Startup Nation s’est montrée finalement plutôt résiliente…

En 2023, la France a confirmé son statut autoproclamé de Startup Nation, en se classant au deuxième rang européen et au sixième rang mondial en termes de nombre de licornes, ces entreprises valorisées à plus d’un milliard de dollars. Mais au-delà des licornes, le paysage des jeunes pousses se révèle très éclectique, très diversifié, aussi bien en termes de profils d’entreprises qu’en termes de missions, de domaine d’activité et de situation géographique. Et cette diversité est aussi, en soi, une richesse.

Le nouveau rapport Numeum en collaboration avec Motherbase, trace le portrait 2023 de cette « Startup Nation » appelée France : les 17.050 startups actives ont été identifiées à fin 2023 représentent 423.000 emplois (soit 25 salariés en moyenne par jeune pousse).

Depuis leur création, elles ont levé 46 milliards d’euros, soit une moyenne de 9,6 millions d’euros par startup ayant effectivement levé des fonds.

Ce rapport montre notamment la diversité d’implémentation des startups sur le territoire. Sans surprise, l’Ile de France présente la plus forte concentration de jeunes pousses.

Il montre également que chaque région tend à avoir ses spécificités en termes de secteurs d’activité des startups locales, les motivations (le « Why » de ces jeunes pousses) étant souvent liées aux besoins locaux.

Un bilan 2023 qui reste solide malgré la crise

À l’échelon mondial, l’univers des startups a connu une année difficile. Mais la France s’est montrée plutôt résiliente.

Comme déjà évoqué dans nos colonnes, même si les créations d’emploi se sont clairement ralenties en 2023, les startups de la French Tech ont néanmoins créé 36.000 nouveaux emplois durant l’année, une progression annuelle de 9,4% qui toutefois masque un second semestre bien moins dynamique.


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Selon le nouveau rapport « Tech Insights 2023 » de KPMG, l’écosystème a levé en 2023 près de 9 milliards d’euros en 2023, soit une baisse de 32% par rapport à 2022 (et ses 13,6 milliards d’euros), un repli important mais attendu. « Conflit russo-ukrainien, hausse du prix l’énergie et des matières premières, hausse des taux d’intérêt, inflation générale… Conséquence, la rotation des portefeuilles est ralentie et le volume des liquidités a diminué… L’époque est au ralentissement et à la prudence » explique KPMG dans son rapport.

Et malgré cette baisse, l’attractivité des Techs françaises s’est révélée plus résiliente et nos jeunes pousses conservent ainsi leur seconde place européenne en termes de levées de fonds derrière le Royaume-Uni qui a pourtant, lui, subi une chute de 57% de ses levées de fonds par rapport à 2022 !

Parmi les secteurs qui ont levé le plus, on retiendra la Mobility Tech (2,5 milliards), la Green Tech (2 milliards), la Tech d’entreprises (1,3 milliard) selon KPMG…

Les différents secteurs de la French Tech et leur attractivité pour les fournisseurs. Il ne faut pas sse contenter des montants levés (toujours influencés par quelques levées exceptionnelles), il faut aussi regarder le nombre de levées de fonds réalisées…

Au final, force est de constater que la France demeure une Startup Nation dynamique et riche de nombreuses pépites dont 28 licornes (les deux dernières en date étant Mistral AI et Pennylane). Reste que pour KPMG, les contextes géopolitiques et macro-économiques auront une fois un impact majeur sur les arbitrages des investisseurs et l’analyste prédit « une tension sur les levées de fonds par les entreprises de la Tech en 2024 » et lance déjà un avertissement à toutes les jeunes pousses : « Une course à la rentabilité s’installe progressivement, les entreprises les plus matures devront reconsidérer leurs choix entre croissance et rentabilité. Lever des fonds est encore possible, mais il faut se demander : quels moyens mettre en œuvre pour attirer les investisseurs et faire la différence ? ».


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