Data / IA
Ontbo met de l’empathie dans les interactions homme-machine
Par Xavier Biseul, publié le 09 décembre 2024
La deeptech française a développé une IA multimodale capable d’analyser les émotions et les traits de personnalité d’un utilisateur à travers les expressions de son visage, sa voix ou ses écrits.
Alors que les chatbots et autres agents conversationnels se multiplient avec l’essor de l’IA générative, l’expérience utilisateur associée reste assez décevante. Si les réponses gagnent en pertinence, les assistants dits personnels manquent singulièrement de chaleur humaine. C’est sur la base de ce constat qu’Athénaïs Oslati a créé Ontbo en juin 2021, après trois années de R&D.
Labellisée deeptech par Bpifrance, la société a développé une IA multimodale permettant de déceler les émotions et les traits de personnalité d’un utilisateur à travers les expressions de son visage et son langage corporel, le débit et la tonalité de sa voix (prosodie) ou l’analyse sémantique de ses écrits.

« Il manque aux nouvelles générations d’IA dites avancées une compréhension des comportements humains, avance Athénaïs Oslati. Elles sont incapables de comprendre les subtilités du langage comme le second degré ou le sarcasme, ou certaines conventions comme ne pas couper la parole de son interlocuteur. »
It’s OK not to be OK
Pour décrypter ce qu’elle appelle la « psyché numérique », Ontbo – acronyme de la formule de développement personnel « It’s OK not to be OK » – fait appel aux technologies de compréhension du langage naturel (NLU). La start-up, qui a basé son centre de recherche à Compiègne, emploie des chercheurs en neuropsychologie ou en neurolinguistique pour bâtir des schémas modélisables d’un point de vue algorithmique.
Pour quels cas d’usage ? Son « IA affective » permet de personnaliser l’expérience en ligne ou en magasin des clients des marques de luxe. Par exemple, un service de SAV peut mesurer en temps réel le niveau de satisfaction des consommateurs et proposer des mesures alternatives en cas de mécontentement. Dans le sport, l’IA aidera à améliorer les performances cognitives des athlètes ou à créer des équipes cohérentes en fonction des profils de ses membres.
Sans citer de références publiques, Athénaïs Oslati indique que les premiers clients d’Onbto sont des sociétés de la Tech qui, intermédiaires de ces entreprises finales, proposent sa technologie au sein de leur écosystème. « Notre IA a été conçue pour être interopérable et agnostique », précise la dirigeante qui a été sélectionnée dans le dernier palmarès « 30 Under 30 de Forbes » rassemblant les jeunes talents les plus prometteurs.
Cette ingénieure de formation met aussi en avant les garanties d’explicabilité – pas d’effet boîte noire – et de confidentialité – toutes les données collectées sont cryptées et anonymisées, hébergées sur des serveurs sécurisés. Distribuant sa solution en mode SaaS, Ontbo a créé des dictionnaires dans une vingtaine de langues et constitué des jeux de données propres à chaque zone géographique.
Environ 40 % des demandes émanent d’Amérique du Nord, 30 % d’Asie Pacifique et le solde en Europe. « Il faut prendre en compte les subtilités d’une langue, mais aussi la culture du pays », juge Athénaïs Oslati. Après avoir participé cette année au CES de Las Vegas et à VivaTech, la deeptech prévoit, début 2025, de procéder à sa deuxième levée de fonds d’un montant de 10 M€ pour accélérer le développement de son produit et sa commercialisation.
LE PITCH
Athénaïs Oslati
PDG et fondatrice de Ontbo
Il manque aux nouvelles générations d’IA dites avancées une compréhension des comportements humains. »
L’ENTREPRISE
CRÉATION : 2021
SIÈGE : Lille
EFFECTIF : +10 collaborateurs
FINANCEMENT : Bpifrance, aides européennes, levée de fonds, 2e tour de table en 2025.
RÉFÉRENCES : NC
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