Green IT
Feu vert pour une IT plus green
Par La rédaction, publié le 16 décembre 2022
Quand la « sustainability » est un levier d’attractivité et de rétention des talents
Un nombre croissant de jeunes diplômés entendent privilégier les entreprises en accord avec leurs convictions sociales et environnementales. Pour continuer à recruter, mais aussi à fidéliser ses collaborateurs, une DSI se doit d’intégrer la dimension RSE et sustainability dans sa stratégie de marque employeur.
Est-ce qu’une DSI pourra encore recruter demain si elle ne montre pas patte blanche ou plutôt patte verte ? La question n’a rien d’anodin. Toutes les études vont dans le même sens. Une majorité d’étudiants et de jeunes diplômés entendent aligner leurs convictions personnelles avec leurs engagements professionnels.
71 % des étudiants et 81 % des diplômés des grandes écoles placent d’ailleurs l’environnement en tête des secteurs qu’ils souhaitent rejoindre, d’après une étude réalisée au printemps 2021 par le BCG, la Conférence des grandes écoles et Ipsos auprès de plus de 2 000 jeunes Français.
À rémunération égale, 63 % des étudiants privilégieraient un emploi plus précaire, mais porteur de sens plutôt qu’un emploi stable, mais plus éloigné de leurs valeurs. Les jeunes actifs, eux, seraient prêts à réduire leur salaire de 12 % en moyenne pour aller travailler dans une entreprise davantage en accord avec leurs convictions sociales et environnementales.
Même si elle n’a fait que se renforcer avec la crise sanitaire, la tendance est antérieure. En septembre 2018, 32 000 étudiants, issus essentiellement de grandes écoles comme CentraleSupélec et Polytechnique, signaient le manifeste « Pour un réveil écologique ». Ils disaient leur détermination à opter pour des métiers en phase avec leurs préoccupations sociales et environnementales.
Cette sensibilisation au défi du réchauffement climatique ne peut aller que croissant. La loi du 15 novembre 2021 visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique (loi REEN) prévoit, à partir de la rentrée 2022, une formation à la sobriété numérique au collège, au lycée et à l’entrée à l’université, ainsi qu’un module sur l’écoconception des services numériques pour les formations d’ingénieur en informatique.
Engagement et féminisation des équipes IT
« La sobriété numérique est un levier d’attractivité des talents, observe Malika Pastor, directrice des systèmes d’information et du numérique de Colliers. Après le télétravail, les candidats “Millenials” demandent souvent si l’entreprise a une démarche écoresponsable. Ils se déplacent pour la plupart à vélo ou en trottinette. »
C’est aussi un enjeu de rétention, poursuit-elle : « Au sein de la DSI, des développeurs et des data scientists se demandent comment être écoresponsables dans leur quotidien. Ils veulent appartenir à une entreprise qui a entrepris une démarche vertueuse. » « Le sujet transcende les générations et va au-delà des Y et Z », abonde Benoit Durand, manager numérique responsable & sustainability chez Wavestone.
DSI de DB Schenker, Jacques Patron voit, lui, dans le numérique responsable une source d’engagement : « Fédérateur, le sujet soude les équipes. J’accorde du temps aux volontaires, mais certains collaborateurs, très investis, travaillent aussi le sujet sur leur temps personnel. » Pour éviter tout effet de greenwashing, la DSI doit communiquer, dans sa stratégie de marque employeur, sur des actions concrètes aboutissant à des progrès mesurables. Sur sa page LinkedIn, la filiale informatique et digital d’Engie joue cette carte à fond avec pour accroche : « Rejoignez Engie IT et faites vivre l’IT au cœur de la transition énergétique ! »
Last but not least, le numérique responsable participe à la féminisation des équipes IT, selon l’Institut du numérique responsable (INR), qui observe une parité parmi ses contributeurs. Vice-présidente Business Technology chez Capgemini Invent, Laurence Jumeaux a, elle, noté une surreprésentation de femmes parmi la cinquantaine d’interlocuteurs avec qui elle échangé sur le sujet ces derniers mois. Xavier Biseul
