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Un point sur les conséquences du bannissement de Huawei

Par Laurent Delattre, publié le 28 juin 2019

Les DSI et les utilisateurs d’appareils Huawei peuvent souffler, ils continueront de recevoir mises à jour et patchs de sécurité.

Contrairement aux craintes qui ont suivi la décision du gouvernement de Donald Trump d’interdire aux entreprises de la high-tech de commercer avec le géant chinois, les smartphones, tablettes, ordinateurs et serveurs commercialisés en Europe par Huawei ne seront pas privés des indispensables mises à jour et autres correctifs de sécurité.

Dans une communication publiée la semaine dernière, l’entreprise chinoise a confirmé que « tous les smartphones, tablettes et PC de Huawei continueront de recevoir les patchs de sécurité, les updates Android et le support Microsoft ».

Cette semaine, Microsoft a officiellement confirmé les affirmations venues de Chine. Les porte-paroles de l’éditeur américain ont déclaré que « notre évaluation initiale quant à la décision du Département du Commerce US à l’encontre de Huawei nous indique que nous pourrons continuer d’offrir les mises à jour des logiciels et systèmes Microsoft aux clients des appareils Huawei ».

Comme nous le révélions dans notre article «Affaire Huawei : quelles conséquences pour les DSI ? », nombre de DSI français ont exprimé leur inquiétude face à cette situation, annulant des commandes en cours et se posant des questions quant à la sécurité des appareils existants qu’ils soient présents dans le parc de machines de l’entreprise ou y entrent par le biais d’une stratégie BYOD (Bring Your Own Device). Ces déclarations devraient, au moins temporairement, les rassurer.

Le feuilleton n’est toutefois pas terminé et le futur reste encore très incertain. Les discussions sont toujours en cours entre les gouvernements chinois et américains et l’on attend une éventuelle entrevue entre leurs deux leaders. Trump est persuadé que dans ce bras de fer, l’économie américaine est plus solide que celle des chinois et que ces derniers cèderont en premiers. Pour les chinois, l’économie américaine souffrirait déjà des conséquences du « America First » et ne peut sortir grandie de cette lutte.
Parallèlement Huawei multiplie les plaintes, recours, et contre-attaques aux USA. Le constructeur chinois aurait par exemple augmenté le coût de ses licences pour toutes les entreprises américaines dépendant de ses technologies. La Chine a également annoncé que toutes les entreprises américaines qui rompraient leurs accords avec Huawei seraient classées dans une liste d’entreprises non fiables avec lesquelles les entreprises Chinoises n’auraient plus le droit de commercer.
Parallèlement, les USA ont commencé à ajouter d’autres entreprises chinoises à la liste des « bannis » dont Higon, la joint-venture entre AMD et Thathic. Enfin, selon les dires de responsables chinois sur la chaine CGTN-FR, Huawei aurait dédié 10.000 ingénieurs travaillant jour et nuit pour s’affranchir des technologies américaines en matière de mémoires, processeurs et systèmes d’exploitation.

Mais le bannissement commence à avoir de lourdes répercussions. En Europe, les ventes de smartphones Huawei ont chuté de 40% depuis l’annonce mi-mai. Huawei a vendu 26 millions de smartphones en Europe occidentale en 2018, et c’est son principal marché pour ses modèles flagships qui contribuent le plus aux bénéfices.

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