

Gouvernance
Dette technique ou patrimoine : une question d’équilibre avant tout
Par François Jeanne, publié le 25 octobre 2022
Dette technique rime souvent avec mainframe. L’existant ? Plus de 200 milliards de lignes de code Cobol dans les SI des entreprises dans le monde, et environ 5 milliards supplémentaires produits chaque année. Des grands comptes qui consacrent plus de 50 % de leurs effectifs ou de leurs budgets à entretenir l’existant. Et des milliards de dollars perdus à cause d’une faible qualité logicielle : 2 080 pour les seuls États-Unis en 2020, selon le Consortium for Information and Software Quality.

1. Un vrai enjeu de performances du SI
Positifs ou pas, évoquant les infrastructures ou le soft, les termes – dette technique, patrimoine applicatif ou encore legacy – ont beau varier, ils recouvrent une même réalité pour la quasi-totalité des DSI. Et elle est colossale ! La nouveauté, c’est de la voir mieux assumée, affrontée aussi, et avec toujours plus de méthode. Sur les axes organisationnels, économiques ou encore techniques, la gestion de la dette s’organise, pour trier le bon grain de l’ivraie. Et les DSI s’inscrivent désormais moins dans le rejet automatique de « l’ancien » que dans une réflexion permanente entre la nécessité d’innover et celle de préserver les investissements passés.
2. Mainframes, un si subtil équilibre
Même s’il n’est pas le seul constructeur à avoir livré ces supers serveurs par le passé, IBM est seul désormais à donner encore des signes de vitalité à sa base installée. Pas au point, certes, de gagner de nouveaux comptes à sa cause. Mais au moins cela nourrit-il le nouveau regard porté par les DSI sur leur patrimoine, à l’équilibre entre le maintien d’une stabilité chèrement acquise, la bonne valorisation des règles métiers sous-jacentes, et la nécessaire modernisation pour garantir le meilleur time-to-value. Une nouvelle jeunesse pour le mainframe… encore une !
3. ERP, langages, AGL, historiques de données…. ces candidats à la dette technique
Il n’y a pas que les infrastructures à se transformer avec le temps en legacy et en cailloux dans la chaussure des DSI. Les bases de données et ce qu’elles contiennent, mais aussi les progiciels, ERP en tête, peuvent aussi devenir de redoutables îlots d’immobilisme dans le système d’information. Quant aux langages les plus récents et aux composants open source destinés aux environnements de travail, leur vitesse d’obsolescence en font de véritables pièges en puissance.
4. RH et dette technique : l’autre nœud à dénouer
La question RH et la pénurie de compétences hantent les nuits des DSI. En particulier pour ceux qui ont encore à gérer des mainframes ou des iSéries. La chasse aux cobolistes reste ouverte, et ce depuis plus de trente ans ! Plus généralement, l’anticipation est de mise pour contrer les effets de pyramides des âges trop déséquilibrées, des départs à la retraite et surtout, de l’attractivité redoutable des nouveaux environnements et langages de développement.
5. AS/400, un avenir calé sur celui des mainframes ?
Trente-trois ans après son lancement, le serveur à l’époque départemental d’IBM est toujours bien présent dans nombre d’entreprises françaises. Et même si les interrogations enflent concernant la disponibilité de professionnels compétents, la machine (plusieurs fois rebaptisée entre temps) continue de profiter d’une belle image de robustesse et de stabilité. Sans compter la disponibilité d’outils qui permettent aujourd’hui d’en moderniser l’environnement sans fragiliser le patrimoine applicatif.
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