Les salariés face à l'IA

Data / IA

Enthousiasme et inquiétudes, l’accueil ambivalent des salariés pour l’IA

Par Xavier Biseul, publié le 25 juillet 2025

Plusieurs études révèlent les paradoxes de l’arrivée de l’intelligence artificielle dans le monde du travail. Alors que l’IA est censée décharger les collaborateurs des tâches répétitives, elle est aussi perçue comme une menace et une source de stress.

Depuis le lancement tonitruant de ChatGPT fin 2022, l’IA générative transforme en profondeur notre quotidien au travail. Les grands modèles de langage s’invitent dans nos messageries, nos tableurs, nos présentations ou nos recherches sur le web.
Pour notre bien ?
Plusieurs études récentes montrent toute l’ambivalence de l’accueil que lui réservent les salariés français.

Alors que les promoteurs de l’IA générative mettent en avant sa capacité à automatiser les tâches répétitives et chronophages, nous permettant ainsi de nous concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée, cette vision idéalisée ne fait pas l’unanimité sur le terrain.

Selon un sondage réalisé pour l’éditeur Mendo par l’institut Discurv, moins d’un Français sur deux (47 %) pense que l’IA peut contribuer à réduire la charge mentale au travail. Le ressenti est plus positif chez les jeunes actifs de 18 à 34 ans (67 %) qui voient un intérêt évident à automatiser la gestion de leurs mails ou optimiser la planification de leur agenda.

Des jeunes générations plus positives

À inverse, l’IA est perçue comme une menace qui pourrait avoir des répercussions sur la charge mentale pour près d’un quart (28 %) des sondés. Parmi les craintes exprimées, la perte de sens et la déshumanisation arrivent en tête (51 %), suivies de la peur du remplacement (50 %). Enfin, l’IA représente une nouvelle forme de pression sur la productivité (45 %).

Face à la montée en puissance de l’IA générative, les salariés se sentent démunis et livrés à eux-mêmes. Près de 70 % d’entre eux indiquent ne pas avoir été formés à l’utilisation d’outils d’IA et 50 % ne se sentent pas suffisamment accompagnés dans cet apprentissage. Avec, là encore, de fortes disparités générationnelles.

La crainte de la perte d’emploi prédomine

Autre sondage, même constat. Les Français interrogés par OpinionWay pour le compte de Lenovo expriment des ressentis contrastés. Si 71 % estiment que l’IA améliore l’organisation du travail, une proportion plus importante encore (83 %) redoute que l’automatisation se fasse au détriment des emplois.

Une autre étude signé Ipsos, menée pour l’école spécialisée Jedha, montre, elle, qu’une fracture numérique d’un nouveau genre se dessine parmi les actifs français entre les « early adopters » (11 % d’utilisateurs réguliers et 30 % d’utilisateurs ponctuels), qui perçoivent des bénéfices concrets de l’IA générative et s’emparent activement de ces outils, et les décrocheurs. 28 % des salariés, qui déclarent se sentir dépassés par les transformations liées à l’IA.

Une dernière étude, réalisée cette fois au niveau mondial par Adecco, confirme l’absence de stratégie claire des entreprises pour accompagner les bouleversements engendrés par l’IA. Seuls 10 % des cadres dirigeants interrogés considèrent que leurs organisations sont véritablement prêtes à accompagner leurs collaborateurs, à développer les compétences nécessaires et à anticiper les impacts profonds de cette transformation.

Faute de cadre précis, 60 % de ces décideurs s’attendent à ce que leurs collaborateurs mettent à jour leurs compétences sur l’IA par eux-mêmes. Des dirigeants qui ne montrent pas l’exemple. Seuls un tiers d’entre eux ont pris l’initiative de se former à l’IA au cours des douze derniers mois. Et même si les dirigeants français apparaissent davantage conscients du déficit de compétences que la moyenne mondiale, seuls 11 % sont considérés, selon les termes de l’étude, comme « future-ready ».



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