Comment combiner Agilité et numérique responsable.

Green IT

L’agilité au service d’un numérique plus responsable

Par La rédaction, publié le 04 novembre 2022

Orientés utilisateur et prônant la frugalité, les cadres de travail agile conviennent parfaitement à une démarche d’éco-conception pour faire baisser notre empreinte carbone. Encore faut-il en prendre conscience et sensibiliser les équipes aux enjeux environnementaux qui sont les nôtres. Voici comment allier Agilité et numérique responsable.

Par Jérôme Cilly, Agiliste chez Ippon Technologies

Les entreprises sont aujourd’hui conscientes de la nécessité de réduire l’empreinte environnementale de l’IT (Green IT), mais aussi de tirer profit du numérique pour répondre à une problématique environnementale (IT for Green). Certaines d’entre elles intègrent même la réduction de ces impacts dès la phase de conception, avec une vision globale sur l’ensemble du cycle de vie : c’est l’éco-conception de produits et/ou de services numériques.

Les principes des méthodes agiles ont été largement diffusés. Il s’agit de réaliser l’essentiel en premier, en donnant la priorité à ce qui est strictement nécessaire, avec peu si possible, à la bonne vitesse, et de manière itérative pour obtenir des retours rapides. En appliquant ces principes simples, les collaborateurs d’une entreprise respectent en réalité les fondamentaux de l’éco-conception. Les deux démarches sont extrêmement compatibles l’une avec l’autre.

Responsabiliser les équipes et adopter une démarche d’amélioration continue

Mais pour qu’une démarche d’éco-conception soit couronnée de succès, il est nécessaire de rendre les équipes agiles autonomes sur leur périmètre en les impliquant le plus possible sur la vision produit et les impacts environnementaux de celui-ci. Il est important que les équipes aient conscience de l’urgence climatique et qu’elles manifestent l’envie de mesurer l’impact écologique (et social) des solutions qu’elles développent afin de l’optimiser.

Appliquer des méthodologies de type lean permet par ailleurs de rentrer dans une démarche d’amélioration continue. L’objectif est de réduire les gaspillages qui diminuent l’efficacité et la performance des unités de production ou d’un département en particulier.

Le lean management s’attaque ainsi spécifiquement à sept formes de gaspillage : la surproduction ; les attentes ; les rebuts-retouches ; les gammes et processus opératoires mal adaptés ; les ruptures de flux ; les mouvements inutiles et les stocks ; auxquels il faut ajouter la non-utilisation des ressources intellectuelles du personnel.

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Des principes simples qui mènent vers « les 3 U »

En appliquant quelques principes largement diffusés des méthodes agiles, les développeurs, product owners, scrum masters, DevOps et autres architectes se donnent toutes les chances d’atteindre leurs objectifs. Un de ces principes est le « KISS » (Keep it stupid simple). Il permet d’éviter les fonctionnalités inutiles et de supprimer toute complexité technique superflue.

Autre principe agile incontournable : le « YAGNI » (You aren’t gonna need it). Issu de l’extreme programming, ce slogan met en avant le fait qu’aucune fonctionnalité ne devrait être ajoutée à un logiciel tant que celle-ci n’est pas absolument nécessaire.

Grâce à ces principes agiles, centrés sur les utilisateurs, il est possible d’atteindre le Graal de l’éco-conception, à savoir les 3 U : « Utile, Utilisable, Utilisé ». Le critère « utile » consiste à ne concevoir un produit que s’il répond à un véritable besoin. Ensuite, le produit doit être « utilisable », c’est-à-dire posséder les fonctionnalités lui permettant de répondre au besoin mentionné. Enfin, pour que le produit soit « utilisé », il est nécessaire de combiner des mesures quantitatives et qualitatives afin de suivre son utilisation réelle dans la durée.

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L’agile vert, une réalité concrète

L’agile vert, lors de la phase de conception, permet de se concentrer sur l’utilisateur et de lui proposer des expériences (UX) et des interfaces (UI) simples et efficaces. En réduisant les fonctionnalités au minimum, une frugalité fonctionnelle se dessine. Lors des périodes de développement, la responsabilisation des équipes encourage la qualité. Il peut par ailleurs être très bénéfique d’organiser des ateliers de conception technique afin de pousser la solution dans ses retranchements énergétiques, en mettant en avant des technologies connues pour leur sobriété telles que le serverless, la compression des données, ou encore la mise en cache.

Toutes ces actions préparent les entreprises aux nouvelles législations, comme la loi REEN, qui vise à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France. Celle-ci comprend une panoplie de mesures destinées à garantir le développement d’un numérique sobre, responsable et écologiquement vertueux. Elle prévoit notamment la création d’un référentiel général d’éco-conception des services numériques, fixant des critères de conception durable des sites web à partir de 2024.

Les entreprises qui auront préparé le terrain, anticipant les futures obligations qui découlent de ce texte législatif, s’assurent d’ores et déjà d’une longueur d’avance sur leurs concurrents. Autant commencer tout de suite, il est grand temps, la planète en a besoin !

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