RH
Le Cigref consolide sa nomenclature RH des métiers du SI
Par Xavier Biseul, publié le 28 novembre 2022
Le club des « grands » DSI, le Cigref, présente une version 2022 finalisée de sa nomenclature des profils métiers du SI, enrichie des compétences répondant au référentiel européen.
Trente et un ans après la création de sa nomenclature des profils métiers du SI, le Cigref en présentait une nouvelle version lors de son Assemblée générale le 12 octobre dernier. Cette édition 2022 comprend 50 descriptions de profils métiers. Chacun est décrit sous la forme d’une fiche reprenant sa mission, les activités nécessaires pour réaliser cette mission, les indicateurs de performance liés à ce profil, le parcours professionnel ou les facteurs d’évolution.
Si la dernière mise à jour majeure de la nomenclature remonte à 2018, cette nouvelle monture n’apporte pas de changements radicaux à la version intermédiaire de 2021. Le Cigref rappelle que, depuis 2018, tous les métiers apparus au milieu des années 2010 « ont continué à se transformer et se préciser ».
C’est particulièrement vrai du métier d’architecte d’entreprise qui a vu son périmètre impacté par la généralisation du cloud.
Le référentiel européen pris en compte
La nomenclature 2022 vient surtout préciser les contours des nouveaux métiers de la data science, de l’agilité ou de la relation client-fournisseur tout en les enrichissant des compétences répondant à la norme NF EN 16234-1-FR, soit le référentiel européen pour les professionnels des technologies de l’information.
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L’agilité fait ainsi une entrée en force dans le management de projet avec l’introduction, depuis 2018, des métiers de coach agile, de scrum master et de product owner. Pour ces métiers comme pour celui de responsable green IT, le Cigref insiste sur leur caractère transverse. De par son positionnement particulier, le coach agile peut intervenir sur « des entités hors de la DSI ». Le product owner a, lui, la possibilité d’évoluer vers le management d’une entité métier ou vers un poste de responsable produit.
Pour les nouveaux entrants de la data science, le Cigref a tenté de franciser les intitulés en parlant de data analyste et de data scientiste tout en conservant le data engineer, le chief data officer et le data privacy officer.
Alors qu’une certaine confusion existait aux débuts de l’IA, la répartition des rôles entre ces différents acteurs est aujourd’hui clairement délimitée. Le data engineer « s’assure de la collecte, du stockage et de l’exploitation des flux de donnés » tandis que le data analyste met en oeuvre les outils, les techniques et les méthodes statistiques « pour organiser, synthétiser et traduire efficacement les données métiers ». Sur la base de ces données, structurées ou non, le data scientiste va « établir des scénarii permettant de comprendre et anticiper de futurs leviers métiers ou opérationnels pour l’entreprise ».
On notera le petit tacle glissé au chief digital officer dont le poste n’a pas « nécessairement vocation à être pérenne dans l’entreprise ».
Avec l’accroissement des cybermenaces, les compétences requises pour les métiers d’auditeur SSI, d’expert en cybersécurité ou de RSSI s’étoffent également. La cloudification du SI a, elle, modifié en profondeur le périmètre fonctionnel de l’architecte d’entreprise. Elle fait aussi évoluer les relations avec les fournisseurs et donc les contours des métiers de manager de contrats, d’acheteur IT et de software asset manager (SAM), impactés par exemple par le passage des licences perpétuelles au principe d’abonnement propre au mode SaaS.
Au rythme où évolue la profession, une certitude : il y aura de nouveaux métiers dans la future nomenclature, prévue aux alentours de 2025. Les experts DevSecOps, FinOps et GreenOps sont déjà dans les starting- blocks. En attendant le chief ethics officer ou le concepteur de métavers ?
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