DSI philarmonique de l'année 2022 - Thierry Diméglio - Agirc-Arrco

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DSI Philarmonique de l’année : Thierry Diméglio (Agirc-Arrco)

Par Pierre Landry, publié le 14 avril 2023

Depuis plusieurs semaines, IT for Business met à l’honneur chaque vendredi l’un des lauréats de la 24ème édition de ses prestigieux trophées des « DSI(N) de l’Année ». Cette semaine nous vous proposons de découvrir le portrait de notre « DSI Philarmonique de l’Année », Thierry Diméglio, DSI d’Agirc-Arrco.


Le plan de transformation du système d’information de l’Agirc-Arrco approche de son terme et avec lui, l’évolution des compétences de la DSI. Celle-ci s’apprête à décommissionner son mainframe au profit de systèmes du monde ouvert tout en continuant de servir près de 25 millions de cotisants et 13 millions de retraités par an. Portrait d’un DSI véritable chef d’orchestre…

À la suite du programme Usine Retraite qui a nécessité un million de jours-hommes pour opérer la convergence de 66 systèmes d’information, la DSI s’est attelée en 2015 au plan de transformation du nouveau SI. Les objectifs sont multiples, comme nous l’expliquions dans le numéro 2268 d’IT for Business. Il s’agit notamment de disposer d’un système unique instancié une seule fois, en lieu et place d’un système exploité par groupes de protection sociale.

Faciliter l’interopérabilité

Le plan de transformation prévoit aussi, à son terme en 2024, la sortie définitive du mainframe, au profit d’une architecture ouverte baptisée Solar (Solution open labellisée de l’architecture retraite), déjà en place et exploitant une majorité de composants open source. Parmi ceux-ci figurent le système d’exploitation Red Hat Enterprise Linux, le serveur d’applications Jboss et la base de données PostgreSQL, avec par exemple un volume de 25 To pour la base de la Déclaration sociale nominative (DSN).

La nouvelle architecture facilite l’interopérabilité avec les systèmes externes à l’Agirc-Arrco, tels les acteurs de la protection sociale et des autres régimes de retraite, tout comme la prise en compte plus aisée et plus rapide des évolutions décidées par les pouvoirs publics et les partenaires sociaux. Elle présente également un coût d’opération moins élevé : 200 M€/an sont d’ores et déjà économisés par rapport à 2013. À cet effet, l’ensemble des fonctions préalablement prises en charge ont été réécrites en Java, et les référentiels migrés vers l’architecture cible. Fin 2022, il reste essentiellement la brique « Système central de paiement » à finir de développer.

Thierry Diméglio reçoit son trophée de DSI Philarmonique de l’Année des mains de Jean-Christophe Morisseau (Red Hat) et Cécile Cren (LeTrot, primée en 2016)

Parallèlement, la DSI a conçu et réalisé en interne les outils de supervision nécessaires au monitoring des composants du SI : plus de 310 000 sondes enregistrent le comportement de 16 000 composants d’infrastructure en temps réel. Cela a permis d’en accroître la fiabilité. À fin 2022, le taux de disponibilité des applicatifs de gestion est ainsi de 99,91 %, dépassant l’objectif initial de 99,8 %. L’ambition de la DSI est de faire évoluer cette supervision « technique » vers le monitoring de processus métiers, d’une supervision à un véritable contrôle commande.

Garder les compétences en interne

En 2022, une optimisation de la collecte des DSN (plus de deux millions par mois) a été opérée, permettant un calcul et une fiabilisation au fil de l’eau des droits des cotisants, qui bénéficient, tout comme les entreprises, de nouvelles interfaces pour interagir avec leurs données.

Au-delà du projet de modernisation des infrastructures logicielles et matérielles (au sein d’un datacenter détenu en propre et répondant aux normes HQE), il s’agissait pour la DSI de l’Agirc-Arrco d’accompagner le changement des procédés de travail des équipes. Sur ce point, elle mène déjà depuis 2014 des projections RH à six ans glissants, affinées par bassin d’emploi et métier, par recrutement ou par gestion des parcours de carrière, pour toujours disposer des compétences nécessaires en interne et limiter le volant de prestations externes. Au final, une transformation très bien orchestrée, que le jury a tenu à récompenser.


L’ORGANISME

Forte d’environ 12 000 collaborateurs, l’Agirc-Arrco gère la retraite complémentaire obligatoire des salariés du privé. L’organisme collecte mensuellement les cotisations de 25 millions de salariés, de 2,7 millions de particuliers employeurs et de 1,7 million d’entreprises, pour reverser à 13 millions de retraités un montant annuel de 84 Md€ (2021). Sa DSI compte environ 1 000 collaborateurs.

PARCOURS DE THIERRY DIMEGLIO

2013 : Directeur du SI Retraite Complémentaire de l’Agirc-Arrco
2008 : Directeur opérationnel du programme Usine Retraite, Agirc-Arrco
2005 : Directeur général du GICR 2000, en charge du projet Usine Retraite
1997 : Directeur technique puis directeur produit, GICR 2000
1991 : Responsable européen, basé en Allemagne, d’un SI d’édition de presse


FORMATION
DUT Génie électrique-électronique,
IUT de Marseille

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